dimanche 14 décembre 2008

Quand Maurice rêve


Une fois n'est pas coutume (mais ça pourrait le devenir), je publie un billet qui n'est pas entièrement de ma plume, mais qui vise à rendre plus visible une information donnée par un lecteur de ce blog, abdul666, dans un commentaire d'un de mes billets avec lequel il n'avait qu'un très lointain rapport.

"Le titre de ce billet me fournit un prétexte (bien mince, il est vrai: les étonnants qui y sont décrits) pourpartage ma joie de découvrir que les 'Rêveries' du Maréchal de Saxe ont été numérisées et mises en ligne par Google et par notre Bibliothèque Nationale.

Fascinant pour les amateurs d'Histoire Militaire au temps des 'Guerres en dentelles', étonnement moderne dans son contenu... mais aussi, il me semble, une intéressante curiosité pour tout amateur du 18ème siècle. Un texte agréable dans le français du temps, présenté avec l'orthographe ('o' au lieu de 'a' à l'imparfait) et la typographie ('f' pour 's') d'origine..." (abdul666)


Le titre complet de ces Rêveries est Mes rêveries. Ouvrage posthume de Maurice comte de Saxe, duc de Curlande et de Sémigalle, maréchal général des armées de Sa Majesté Trés-Chrétienne : augmenté d'une histoire abrégée de sa vie, & de différentes pièces qui y ont rapport, par monsieur l'abbé Pérau.

Je ne pouvais que relayer ce message d'abdul666 par un billet plus visible, tant ces Rêveries valent d'être découvertes par les curieux d'histoire militaire et, au-delà de ces mémoires, leur auteur lui-même, Maurice de Saxe (1696-1750.

Les lecteurs préférant le livre-papier au livre-pdf pourront trouver ces Rêveries aux éditions Economica (2002, ISBN 978-2717845280).

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dimanche 7 décembre 2008

Une suite sous la lune


I
l y a un an environ, je vous donnais rendez-vous pour la sortie du deuxième tome de la série de BD Moonfleet, de Rodolphe et , adaptation en dessins et bulles du roman de Falkner.

Ce deuxième tome, Le trésor de John le noir (éditions Robert Laffont, 2008, ISBN 978-2-221-10905-2) est sorti, et il confirme mes impression nées de la lecture du premier tome : un dessin classique mais agréable, un récit plaisant à lire.

Pas une révolution dans le monde de la BD, mais un bon divertissement.

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samedi 6 décembre 2008

Le comte sera bientôt bon


B
ientôt, bientôt. Mi-janvier 2009, c'est-à-dire après-demain.

C'est à ce moment qu'arrivera sur les rayons de ma librairie de BD préférée le premier tome de Saint-Germain, de Thierry Gloris (scénario) et Jean-François « Djief » Bergeron (dessin) (éditions Glénat, collection Grafica, ISBN 9782723462631).



Je savoure d'avance le plaisir de découvrir en dessins et bulles les aventures du comte de Saint-Germain, étonnant personnage d'un XVIIIe siècle pourtant pas avare en raisons de s'étonner.

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Quelques éléments complémentaires sur le site spécifique de cette BD, sur le blog du dessinateur et dans le forum de la Bédéthèque.


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L'Encyclopedie sur une galette


J
'aurais probablement du mal à faire entrer dans ma bibliothèque personnelle, déjà bien chargée, la version originale de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert, avec ses 17 volumes de textes, 5 volumes de suppléments, 2 volumes de tables analytiques et 11 volumes de planches.

J'en ai bien acheté quelques extraits en fac-simile, parce que pour moi le numérique ne peut pas remplacer totalement le papier, dans le plaisir à le manier.

Mais, pour ne pas me priver totalement de ce trésor qu'est aux yeux d'un amateur du XVIIIe siècle cette Encyclopédie, j'avais acheté, voici quelques années déjà, cette œuvre au format numérique, version CD-ROM (éditions Redon, 2000 ; nouvelle édition 2006).

Formidable outil pour qui aime se perdre dans les vagabondages, lecture au fil du texte ou saut du coq à l'âne, recherche par thème ou par mot-clé.

Une porte ouverte sur le XVIIIe siècle qui, malgré ses défauts (elle est incomplète ou en retard sur certaines connaissances de son temps) et parfois sa prudence (pour ne pas trop donner à la censure le bâton pour se faire battre), n'en est pas moins un extraordinaire reflet de ce temps des Lumières.

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Monsieur l'abbé vu par un écrivain


T
rouvé ce matin sur l'étal d'un libraire-bouquiniste, l'ouvrage de Jean-Marie Rouart, Bernis, le cardinal des plaisirs (éditions Gallimard, 1998, ISBN 2-07-075264-X).

J'avais apprécié la préface de Rouart dans l'édition des Mémoires du cardinal de Bernis (Galliard, collection Le temps retrouvé), et j'étais curieux de voir ce que pouvait donner la biographie de cette personnalité éminente du XVIIIe siècle sous la plume non d'un historien mais d'un écrivain.
Je vous en dirai plus lorsque j'aurais lu ce livre.

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Ce livre existe aussi en version de poche, chez Folio.

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mercredi 26 novembre 2008

Le chien aboie et la caravane s'ensable


L
e roman de Patrick Bard, Le chien de Dieu (éditions Seuil, 2008, ISBN 9782020653770) m'a piégé par son thème. La rencontre du thriller et du roman historique dix-huitièmiste, sur fond de vieux secrets à l'haleine de soufre.
Je n'avais pas lu le polar La Frontière du même Patrick Bard, récompensé par plusieurs prix. Cela n'a donc pas été déterminant dans mon achat. Non, le déclic a vraiment été dans cette promesse de roman à suspense autour de la Bête du Gévaudan.

Arrivé au bout du voyage proposé par Patrick Bard, je me suis retrouvé comme un funambule en équilibre entre la figue et le raisin.

Toute la partie du récit ancrée en Margeride et en Gévaudan est passionnante. C'est quasiment du roman naturaliste, du récit ethnographique. Un voile levé sur la vie non seulement de ces paysans mais aussi de ces curés, de ces nobles qui, bien que vivant loin de la capitale, n'en essaient pas moins de grenouiller dans les allées du pouvoir. Rudesse d'un pays, rudesse des vies. Et, par-dessus tout ça, le fléau, la Bête. Ou les Bêtes, qui sait ? Fléau de Dieu, du Diable, ou des hommes ?

Mais la partie romaine, vaticane, ne m'a pas autant accroché. Loin s'en faut. La conspiration que l'on devine assez vite dans le récit (même si on n'a pas lu en grand détail la quatrième de couverture...) n'est pas vraiment convaincante. Je la trouve même plutôt en décalage avec le reste du récit. Comme si la mayonnaise n'arrivait pas bien à prendre entre le ton dur, presque cruel, des épisodes en Margeride, et cette conjuration un tantinet trop « roman feuilleton ».
Je suis amateur de thrillers « durs », et de romans-feuilletons de cape et d'épée. Mais j'ai du mal à avaler le mélange des deux.

Ce Chien de Dieu m'a donc mordu, mais il n'a pas réussi à me refiler la rage.

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mardi 25 novembre 2008

Casanova, Fellini et Arte


V
ous ne l'avez pas encore vu ?

Vous l'avez raté le 24 novembre dernier ?

Il vous reste une chance de le voir : Arte difuse à nouveau le Casanova de Fellini le jeudi 27 novembre 2008 à 00h10 et le vendredi 5 décembre à 14h55.




N'hésitez pas à en lire la critique publiée sur cette page-là.

En attendant mon billet, que je vous promets de si longue date...

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lundi 24 novembre 2008

Wolfgang mal logé ?


L
es tenants du Grand Architecte de l'Univers me pardonneront, je l'espère, le jeu de mots du titre de ce message. Pour autant que je sache, d'ailleurs, Mozart ne s'est jamais plaint de son initiation à la franc-maçonnerie en 1784.
Je le reconnais, ce titre était surtout destiné à attirer la curiosité. Me voici tombé dans la facilité du slogan publicitaire.

Mais je dois dire que c'est ce qui m'est vite venu à l'esprit en découvrant le boîtier d'un jeu vidéo pour PC, intitulé Mozart – Le dernier secret (Micro Application, 2008).

La présentation par l'éditeur me laisse la mauvaise impression que toute la trame ou presque est dévoilée dans leur communiqué :
1788, Mozart présente Don Giovanni à l'opéra de Prague. L’accueil est enthousiaste et rien n'aurait dû inquiéter le compositeur de génie... Mais rapidement, les événements qui secouent la capitale de Bohême vont le détourner de sa musique.... Une conspiration machiavélique est en cours pour détrôner Joseph II, empereur d'Autriche-Hongrie.

Les francs-maçons seront manipulés et serviront de boucs émissaires. Vous incarnez Mozart, qui, accusé à tort d'un crime, va se transformer pour quelques heures en l'un des plus grands détectives de l'histoire pour parvenir à déjouer l'attentat des conjurés de Prague.

Quand bien même le communiqué de l'éditeur n'en aurait pas fait mention, un œil un peu exercé n'aurait pas manqué de repérer que le A de Mozart, sur le boîtier, est directement construit sur le compas et l'équerre des Frères.

Je ne sais pas ce que vaut l'intrigue du jeu, et je ne peux qu'aiguiller les curieux vers certaines critiques disponibles sur la toile, comme celle publiée sur le site Eurogamer, qui attribue à ce jeu la note de 5/10.




Je me laisserai peut-être tenter par la curiosité, une fois que ce jeu glissera du rayon « nouveautés » au rayon « prix cassé ».

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dimanche 23 novembre 2008

La Bête et une dose de kung-fu


S
ectateurs de l'orthodoxie, défenseurs acharnés du canon, ne dressez pas le poteau, n'apportez pas vos fagots, ce n'est pas l'heure du bûcher. Si j'ai ouvert mes salons à Casanova ou au chevalier de la Barre, et à des créations comme Le Scorpion, vous vous doutez bien que je ne vais pas capituler facilement devant ceux qui oseraient lever l'étendard du dogme.

Alors, ne vous étonnez pas si j'ose aujourd'hui consacrer un billet au Pacte des loups de Christophe Gans (2001).
J'avais attendu ce film avec impatience. Je me demandais en effet ce que pourrait être une histoire de Bête du Gévaudan revue par celui qui avait réalisé Crying Freeman.

Alors, qu'en dire, sept ans après l'avoir vu au cinéma, et l'avoir vu et revu en DVD ?
M'arrêter aux anachronismes dans certains costumes, dans certains faits historiques évoqués ? Déplorer l'intrusion des influences du cinéma de Hong-Kong dans les combats façon kung-fu et les mouvements de caméra au ralenti ? Je pourrais. Je pourrais mais je ne le ferai pas. Car en regardant ce film, j'en accepte, par avance, les écarts, les partis pris.

J'ai grandement apprécié ce film, très bien servi par des acteurs comme Samuel Le Bihan, Vincent Cassel, Jean Yanne ou encore Jean-François Stévenin, tissant un monde masculin de connivences et de servilités, de rancunes et de superstition, éclairé par de rares présences féminines comme celle d'Émilie Dequenne et de Monica Bellucci. J'en ai apprécié le rythme, l'esthétique. Les décors naturels, même s'ils sont ceux des Pyrénées et non de la Margeride ou du Gévaudan. J'en apprécie les longs manteaux ruisselants de pluie, comme un clin d'œil, en contrepoint, aux « cache-poussière » d'Il était une fois dans l'Ouest.
Je n'ai pas vraiment réussi à me laisser envahir par la crédulité du spectateur comblé devant cette confrérie, cette sorte de Lupus Dei (comme s'appelle parfois ce film) un peu trop grand-guignolesque à mon goût surtout du fait des décors dans lesquels elle se réunit et auxquels je n'arrive pas à croire. C'est probablement là le principal point qui me fait tiquer dans ce film.


Mais c'est là, dans son ensemble, un grand film populaire d'aventures pleines de bruit et de fureur, comme aurait dit le grand William S., qui a repris à son compte un mythe de notre Histoire, pour raconter sa propre histoire.

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samedi 22 novembre 2008

Un voyage et des ombres


L
a plume de Pierre Pelot m'est familière depuis que je l'avais découverte dans des romans de science-fiction aux titres aussi surprenants que Le chien courait sur l'autoroute en criant son nom ou Mais si les papillons trichent. Puis je l'ai suivi sur d'autres chemins d'écriture, comme son épopée poignante C'est ainsi que les hommes vivent.

C'est donc avec un a priori plutôt positif que je me suis laissé inviter à L'ombre des voyageuses (Editions Héloïse d'Ormesson, 2006, ISBN 2-35087-026-X). J'ai été alléché par la promesse d'un roman sur lequel souffle un vent d'aventures, de tragédie, avec en son centre un personnage féminin fort.

A la fin du voyage, me voici mi-figue mi-raisin.

La langue de Pelot, âpre et puissante, m'a soulevé de ses mots, dont certains m'étaient inconnus, me faisant voyager dans les dictionnaires et dans mes propres connaissances ou imaginations. Elle m'a fait ressentir pleinement les paysages et les gens des Vosges, en ce milieu du XVIIIe siècle, la vie dure, les rivalités paysannes, les compromissions.

Mais je suis resté sur ma faim dans certains épisodes, dans un récit un peu en accordéon, très détaillé à certains moments et traversé en fulgurance à d'autres moments. Avec l'envie de lui dire « Pas si vite, Pierre, prends le temps de me raconter ça ».

Cependant, je ne boude pas mon plaisir d'ensemble. C'est ma gourmandise qui parle quand je dis que je n'en ai pas eu assez. Alors, en grand format ou en format de poche, pourquoi ne pas, à votre tour, vous embarquer pour ce voyage ?

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vendredi 21 novembre 2008

Le venin du Scorpion


J
e ne suis pas un gardien de l'orthodoxie dix-huitièmiste, et ces salons sont ouverts à des sujets, des créations qui ne respectent pas le dogme, la Vérité (pour autant qu'il y en ait une).

C'est donc sans fausse honte que j'invite ici Le Scorpion, la création d'Enrico Marini (dessin) et Stephen Desberg (auteur), aux éditions Dargaud (8 tomes à ce jour).

Dans la Rome d'un XVIIIe siècle qui n'est pas tout à fait le nôtre, un homme portant une curieuse marque de naissance en forme de scorpion, vient bousculer les plans machiavéliques, les alliances et les conflits, des « grandes familles » qui se sont arrogé le droit de se partager le pouvoir et les richesses du monde.

Le graphisme est impressionnant de dynamisme, de cadrages cinématographiques, de couleurs soutenues tant dans le clair que dans le sombre. Le récit est dense, sans temps mort, pleins de rebondissements, nourri de sombres comploteurs, de femmes lumineuses ou dangereuses. Des aventures de cape et d'épée dans la tradition du genre, avec de l'action à chaque page et des personnages frisant la caricature.

Au point que, par moment, le talent du dessin et du récit se laisse prendre au piège de la surenchère. Pourtant bon public et friand de ce genre de BD, j'en suis arrivé, dans certains tomes, à me dire « là, c'est un peu trop pour moi ». Mais, par la suite, les deux créateurs me semblent être revenus à plus de maîtrise, moins d'étalage de talent et, sans tomber dans l'austérité qui aurait été contraire à l'esprit de ce genre d'aventures, avoir retrouvé un ton plus juste, donnant même plus de profondeur aux personnages principaux.

Les six premiers tomes forment un cycle complet. Les deux suivants ouvrent un nouveau cycle. Alors, si vous n'avez pas encore fait connaissance du Scorpion et que vous appréciez le grand spectacle de cape et d'épée dix-huitièmiste, vous voilà devant une œuvre qui n'attend que vous.

Les fans de la série, eux, pourront aller plus loin dans la connaissance des secrets de leur héros avec le hors-série Le procès Scorpion. Textes complémentaires, dessins qui n'étaient pas parus dans les albums (hors tirages de tête), voilà de quoi satisfaire les plus curieux.


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N'hésitez pas à visiter le site de la série.

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jeudi 20 novembre 2008

La grande classe équestre


F
rançois Robichon de La Guérinière.

Un nom qui sonne comme une évidence aux oreilles des amateurs d'équitation classique. Un écuyer qui a porté au pinacle la légèreté, l'harmonie.


Les éditions Belin ont publié deux ouvrages autour La Guérinière et de son traité L'école de cavalerie.





L'un en 2000, sous la direction de Patrice Franchet d'Espérey (ISBN 9782701128436), rassemblant, en deux volumes, d'une part les actes du colloque tenu le 14 juillet 2000 à l'École nationale d'équitation et, d'autre part, le fac-similé intégral de L'école de cavalerie de 1733.




L'autre en 2002, sous la plume de Marion Scali (ISBN 978-2-7011-3325-6), nous fait comprendre le traité L'école de cavalerie, en le remettant en perspective dans son temps, et en faisant commenter les grands principes de La Guérinière par de grands cavaliers d'aujourd'hui.






Deux portes d'entrée pour découvrir un monde d'élégance, de maîtrise, de respect. En un mot, la justesse.

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mercredi 19 novembre 2008

Du côté du Levant


C
hébec, tartane, felouque, demi-galère. Des noms de navires peut-être moins familiers que vaisseau, frégate, cotre. Tout au moins pour ceux tournés vers les questions maritimes atlantiques, vers le Ponant.
Pour ma part, c'est bien vers les espaces atlantiques que mon regard s'était principalement tourné. D'abord par proximité géographique, puisque la côte basque est tournée vers l'Atlantique. Ensuite parce que mes premières lectures ont été imprégnées de l'histoire des ports français atlantiques. Si j'étais né à Toulon ou Marseille, mon imprégnation aurait été différente. Mais mon héritage culturel est bien atlantique.
Ma curiosité pour la maritimité méditerranéenne est d'abord née dans mon intérêt pour l'archéologie sous-marine. Et c'est par la marine et les ports antiques que j'ai commencé à découvrir la Mare nostrum. Et j'avais envie d'en savoir plus sur la marine méditerranéenne du XVIIIe siècle.

Modèle naval réalisé par Olivier Bello - photographié par Karl Durupt


J'ai donc profité de trouver, sur l'étalage d'un bouquiniste avec qui je commence à nouer des relations livresques intéressantes, l'ouvrage de Jean Boudriot et Hubert Berti, Chébecs et bâtiments méditerranéens – Le Requin – 1750 (Éditions Ancre, Collection archéologique navale française, 1987).
Le livre était en très bon état, et à moins de moitié prix que le neuf. Je n'allais donc pas me priver. L'ouvrage brosse un portait de famille de ces bateaux méditerranéens, avant d'approfondir le portrait de l'un d'eux, Le Requin, un chébec de la marine royale construit en 1750-1751 et retiré du service vingt ans plus tard.
La monographie de ce chébec fit une large place à la réalisation d'un modèle réduit, comme tous les livres de cette collection archéologique navale. Je ne suis pas un modéliste naval assez doué pour profiter pleinement de cette richesse document et de ces plans détaillés, mais ça ne m'empêche pas de m'y plonger avec gourmandise.

Le prix de l'ouvrage en fait un livre qui n'est pas destiné au grand public, au simple curieux. Mais pour les passionnés, il y a là de quoi être pleinement satisfait.

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La fiche de présentation de l'ouvrage est à consulter sur le site de l'éditeur.

Le modèle naval dont la photographie est portée dans l'article est présenté sur cette page-là.


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mardi 18 novembre 2008

Est-ce grave, docteur ?


D
ans un forum dix-huitièmiste où je traîne fréquemment mes guêtres ou mes chaussures à boucle , mon attention avait été attirée sur l'ouvrage de Didier Kihli-Sagola, La comédie médicale de Giacomo Casanova (édition Thélès, 2005, ISBN 2-84776-420-8).

Il m'arrive de me méfier de la présentation des ouvrages par les éditeurs, parfois dithyrambiques. Mais je reconnais que celle-ci correspond bien à l'esprit et à la lettre de l'ouvrage :

Giacomo Casanova, insaisissable comme le mercure des alchimistes et des médecins d’antan, est aussi notre mercure messager du temps des Lumières. Il a traversé l’Europe en vibrionnant des milles feux de sa fantaisie. De ses voyages, il a laissé un témoignage au monde, un chef d’œuvre de la littérature : ses Mémoires. La médecine y tient une place à part. Passionné par ce domaine, ayant rencontré de nombreux médecins, lui-même parfois thérapeute de fortune, malade souvent, il observa avec assiduité les maux de ses contemporains. La médecine qu’il nous représente est celle de la vie quotidienne, celle des espoirs et des croyances, celle qui accompagne tout un chacun de la première à la dernière seconde de son existence. De ce point de vue-là, les choses ont un peu changé, malgré les progrès techniques. Le voyage de Casanova n’est-il pas aussi le nôtre…

Le livre n'est pas simplement une compilation des extraits des mémoires de Casanova ayant trait à la médecine, aux maladies et aux remèdes. C'est une mise en perspective par rapport aux connaissances médicales et usages de l'époque, et un éclairage par rapport aux réalités cliniques et curatives.

Même si vos connaissances médicales sont squelettiques, n'ayez pas peur de vous plonger dans cet ouvrage passionnant, car son auteur fait preuve d'un grand didactisme. Une belle réussite, donc. Et un grand merci au forumiste de La passion XVIIIe qui avait éveillé ma curiosité à ce sujet.

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Fiche de l'ouvrage sur le site de l'éditeur.

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lundi 17 novembre 2008

Cartouche dans la poche


J
'avais déjà signalé, dans un billet, les romans consacrés par Michel Peyramaure à deux bandits célèbres du XVIIIe siècle français, Cartouche et Mandrin.

Celui sur Cartouche vient de faire l'objet d'une édition de poche (Pocket, 2008, ISBN 978-2-266-16874-8).

Vous auriez tort de vous priver, car ce roman n'est pas du vol.


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Fiche du livre sur le site de l'éditeur

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dimanche 16 novembre 2008

Eon et Saint-George sur les planches


J
e ne suis pas grand connaisseur de théâtre contemporain. Par fainéantise d'esprit, peut-être. Par manque d'information aussi, peut-être.
C'est donc avec retard que j'ai appris, par l'intermédiaire d'un blog destiné, selon ses propres mots, aux antillo-guyanais de Paris, l'existence d'une pièce d'Alain Foix mettant en scène deux chevaliers qui ont le place dans mes billets : le chevalier d'Eon et le chevalier de Saint-George.



Je suis tout particulièrement curieux de découvrir ce Duel d'ombres, présenté à Avignon en juillet 2008, texte en alexandrins sur des musiques du chevalier de Saint-George.

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Pour plus de détails : interviews d'Alain Foix ici et .

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dimanche 2 novembre 2008

Et si nous parlions de mode ?


I
l est des salons où je me sens à mon aise parce que je les fréquente assidument et que j'y participe aux discussions, dans divers domaines. Et d'autres salons où je suis plutôt un curieux, n'ayant pas toujours la matière pour participer aux discussions en apportant de l'information, en partageant de l'expérience, mais où je viens apprendre des choses.

C'est le cas du forum sur l'histoire du costume et de la mode, ouvert voici quelques semaines par Elisabeth, lectrice habituée de mes billets et à qui j'avais consacré l'un de mes billets, justement.

Dans ce forum, chacun, passionné, connaisseur ou curieux, du costume et de la mode peut venir y fureter, discuter, partager, découvrir. Du péplum au cardigan en passant par la lavallière, de la gazette d'époque au film d'aujourd'hui, en passant par les travaux de reproduction et de création des membres du forum, il y a là un espace bien riche.



N'hésitez pas à aller y faire quelques pas, ce sont des salons de bonne compagnie.

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mardi 21 octobre 2008

Monsieur le Floch très bientôt sur vos écrans


D
e bande-annonce en interviews, cela fait longtemps que mon impatience de découvrir enfin l'adaptation pour la télévision des romans de Jean-François Parot mettant en scène son enquêteur Nicolas Le Floch me taraude.

Mon impatiente patience sera bientôt récompensée, puisque France 2 diffusera le mardi 28 octobre prochain, à partir de 20h50, les deux épisodes adaptant L'homme au ventre de plomb.
Le site de France 2 vous offre des détails sur cette série télévisée.

Et je ne serais pas très étonné de céder à mon envie d'acheter le DVD (éditeur Compagnie des Phares et Balises) dès sa mise en vente, le 3 novembre prochain.

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dimanche 19 octobre 2008

Autoportrait d'un village


F
ouiller les bacs des bouquinistes est un exercice dont je ne me prive pas. Même quand lesdits bacs sont dans un profond désordre. Car je me dis que, devant un tel désordre, d'autres que moi, moins patients, se seront peut-être lassés avant de mettre la main sur une pièce intéressante.
C'est ainsi que, voici quelques semaines, j'ai eu la bonne fortune de mettre la main sur le livre de Christian Desplat, Village de France au XVIIIe siècle. Autoportrait (éditions Atlantica, 1997, ISBN 2-84394-006-0).

Étonnant ouvrage que celui-là. Son thème est, en effet, très particulier. Si particulier que je me demande comment un éditeur, même reconnu pour les publications d'intérêt régional, se lance dans la publication d'un tel livre, au risque de ne pas en vendre suffisamment pour rentrer dans ses frais. Mais je ne vais pas me plaindre que des éditeurs prennent ces risques. Je suis très content de pouvoir trouver des ouvrages de ce genre, aussi « pointus » soient-ils.
Ce livre de Christian Desplat met en lumière des « compoix », le nom donné dans le sud de la France aux ancêtres des cadastres. Ici, il s'agit de ceux de Sadournin en Astarac et de la baronnie d'Esparros, dans les Baronnies des Pyrénées (aujourd'hui dans les Hautes-Pyrénées). S'ils ont un caractère exceptionnel, c'est parce que le prud'homme ordonnateur et rédacteur qui les a établis, Arnaud Marin d'Espouey, les a très abondamment illustrés. Christina Desplat a retenu ce qui couvre la période 1772-1773, à quelques années des grands soubresauts qui vont bouleverser la France. L'historien nous aide à comprendre la vie de ces contrées, la vie individuelle et la vie collective, les labeurs et les fêtes.

Un extraordinaire témoignage de première main, de l'intérieur, accompagné par l'analyse d'un historien spécialiste des mentalités et cultures traditionnelles, notamment pyrénéennes.

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samedi 18 octobre 2008

Un drôle de blog casanovien


M
es pas sur la toile m'ont conduit à découvrir un autre blog placé sous le signe de Casanova.

Ma visite en a été plutôt rapide. Pour plusieurs raisons.

Tout d'abord parce qu'être accueilli par la musique de Rondo Veneziano n'est pas ce que je préfère (traitez-moi d'élitiste si vous le voulez, je n'en démordrai pas pour autant). Ensuite parce que le blog est, à ce jour, peu fourni.

Mais je reconnais à Angy, celle qui tient ce blog, l'audace d'avoir, pour relancer la curiosité vers son blog (de son propre aveu), écrit un billet dans lequel elle se demande si Giacomo Casanova et Rocco Siffredi sont semblables.
Ceci étant dit, je ne suis pas sûr d'avoir vraiment envie de découvrir la perspective casanovienne cinématographique avec Rocco Siffredi dans le rôle principal. Ma cinéphilie pourtant éclectique ne me porte pas jusque dans ces genres-là.

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vendredi 17 octobre 2008

La Bête dans tous ses états


S
'il y a bien un domaine dans lequel je ne pensais pas croiser Eric Mazel, membre du groupe de rap IAM sous le pseudonyme de Kheops, c'était bien celui de la Bête du Gévaudan. Et voici que je l'ai découvert amateur du sujet et grand collectionneur d'objets qui y sont liés.

Quand je dis que je l'ai ainsi découvert, je ne prétends pas qu'il m'a glissé cela à l'oreille lors d'une conversation en tête à tête. Ma découverte, vous pouvez la faire vous aussi, grâce à l'ouvrage qu'il a coécrit avec Pierre-Yves Garcin, La Bête du Gévaudan à travers 250 ans d'images (éditions Gaussen, 2008, ISBN 978-2-356-98003-8).

Ce livre est tout bonnement passionnant. Il ne cherche pas à livrer un solution au mystère de la Bête. Sur ce plan-là, l'ouvrage a choisi de ne pas choisir, de ne pas défendre une thèse plutôt qu'une autre, et de les présenter toutes, dans leur diversité. Mais l'intérêt premier du livre ne se trouve pas là ; il se trouve dans l'exploration de l'abondante production que la Bête a suscité au cours de ces deux siècles et de mi qui nous sépare de ses exactions.

Des gazettes de l'époque aux enseignes des agences de voyage d'aujourd'hui, des cartes postales aux images à collectionner, des couvertures de revues mystico-fumeuses aux bandes dessinées, la Bête a fait fulgurer les imaginations, a nourri les plumes et les crayons.
Le panorama qu'en dresse cet ouvrage est le reflet de ce foisonnement. Béotien ou initié de la Bête, chacun pourra y trouver son content.


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Merci au "Sgt Perry" qui, en d'autres lieux, avait attiré l'attention de forumistes, dont la mienne, sur cet ouvrage.

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jeudi 16 octobre 2008

Une porte ouverte sur Chardin


U
n sympathique voyage en compagnie de Chardin est proposé par José Gonçalvès, dans son ouvrage Jean-Siémon Chardin (ACR Edition, collection PocheCouleur, 1999, ISBN 2-867770-125-2).

Un ouvrage qui approche l'œuvre de Chardin avec un regard critique, soulignant tant ses points forts que ses points faibles. La lecture de cet ouvrage m'a permis de mieux comprendre mes ressentis sur l'œuvre de Chardin, ressentis exposés dans mon précédent billet.


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mercredi 15 octobre 2008

Le charme discret de Chardin


U
ne vie de 80 ans pendant laquelle il n'a quasiment pas quitté Paris, voilà qui rend Jean-Baptiste-Siméon Chardin assez différent de nombre de ses contemporains dans le domaine de la peinture. Une exemplaire sédentarité. Et une fidélité, également à deux genres picturaux qu'il a abordés successivement : d'abord celui de la nature-morte, puis celui du portrait.
La nature-morte n'est pas un genre qui me passionne. Je reconnais le talent de ceux qui s'y adonnent, lorsqu'ils arrivent à faire ressentir les détails, les lumières, les textures. Mais j'ai un peu de mal à me passionner pour ces tableaux, dont j'ai du mal à saisir les lignes de force de la composition, lorsque le tableau dépasse la simple juxtaposition des objets. Les natures-mortes de Chardin ne m'enthousiasment pas plus que les autres.

Le portrait, en revanche, attire mon attention. Et dans ce domaine, Chardin est un peu à l'opposé d'un Maurice Quentin de La Tour ou d'un Jean-Baptiste Perronneau. Alors que ceux-ci peignent des portraits de personnages hauts en couleurs, reflets d'un siècle exubérant, Chardin joue sur le ton de l'intimité et du personnage presque passe-partout. Ses portraits, souvent de profil, nous renvoient des figures presque lisses. Sobriété ou froideur ? Difficulté du peintre à s'ouvrir aux émotions, comme s'il souhaitait se contenir ? Je ne sais trop qu'en penser, car si ses portraits à l'huile sont parfois lisses, ce n'est plus du tout le cas de ses portraits au pastel, matière à laquelle il recourt à la fin de sa vie, quand sa vue commence à baisser.

Si je devais retenir un seul des tableaux de Chardin, ce serait celui du « Jeune dessinateur taillant son crayon ». Pourquoi celui-là parmi tous les autres ? Difficile à dire. Le visage de ce dessinateur n'a rien de particulier, semblable à la plupart des autres visages de ses faiseurs de châteaux de cartes, par exemple. Mais peut-être que, dans ce portrait de dessinateur, c'est la force de la composition qui retient mon regard, avec la pointe blanche du crayon qui joue comme un aimant avec l'œil.
Je n'essaie d'ailleurs pas de décortiquer mon ressenti. Ce portrait me plaît beaucoup, voilà tout. Et c'est, pour moi, l'essentiel.


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Pour aller plus loin :

Sources d'illustrations : site du ministère de la culture

Une page sur Chardin, avec des liens vers diverses de ses œuvres.


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mardi 14 octobre 2008

L'appel du fer



Même si ça peut paraître anecdotique, mon goût pour l'univers de cape et d'épée n'est pas du tout étranger à ma curiosité pour l'escrime en général.

Quand mes copains d'école préféraient les jeux de « cowboys et d'indiens » ou se passionnaient pour les films de Bruce Lee, mon esprit me portait plutôt vers Le capitan de Zévaco, les Mousquetaires de Dumas ou vers Fanfan la Tulipe et Scaramouche sur petit et grand écran. Cet univers fictionnel, auquel je suis encore très attaché aujourd'hui, a nourri ma curiosité pour l'escrime sportive, pour l'escrime artistique, et pour l'histoire de l'escrime.

L'histoire de l'escrime m'intéresse également, sous divers angles : sa pratique sociale, sa pratique « guerrière » (au sens large du terme), l'évolution de ses techniques, la conceptualisation par certains de ses théoriciens (les rapports à la géométrie ou à l'exercice du corps, pour ne citer que ces deux angles-là), la conception et la fabrication des composants de ces armes (lames, poignées, gardes, etc.) jusque dans leur dimension esthétique, etc.
Deux périodes m'intéressent plus particulièrement : le seizième siècle avec l'escrime à deux armes (rapière et dague), et surtout surtout surtout le dix-huitième siècle avec l'escrime à l'épée seule (à « l'épée de cour », au smallsword comme disent nos voisins d'outre-Manche).




Avoir parcouru des traités d'escrime du XVIIIe siècle, surtout lorsqu'ils étaient bellement illustrés, et regarder des retransmissions télévisuelles d'escrime actuelle n'avait fait que renforcer l'envie qui me titillait de longue date : franchir les portes d'une salle d'armes et goûter à l'escrime. C'est fait depuis quelques semaines, et me voici entré modestement dans la confrérie des joueurs d'épée.

Avec l'apprentissage de l'escrime d'aujourd'hui, je compte trouver une activité stimulante pour le corps et l'esprit, et la compréhension des bases de ce que je vois à la fois comme une activité sportive et un art martial. En parallèle, je souhaite m'intéresser plus profondément à l'escrime du XVIIIe siècle, puis la pratiquer non pas sous sa forme d'escrime « artistique » (c'est-à-dire la reproduction sous forme de spectacle chorégraphié), mais bien sous sa forme d'art martial.

Je ne sais pas si j'arriverai à suivre ces deux voies mais, au moins, ce n'est pas l'envie qui m'en manque.

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lundi 13 octobre 2008

Encore Casanova, déjà les Anglais


A
lors que mon précédent billet traitait d'une récente biographie de Casanova écrite par un Anglais, ce billet-ci fait un petit bond en arrière dans le temps, mais encore outre-Manche, lui aussi, et encore sur Casanova.

J'ai récemment reçu le DVD de la mini-série télévisée Casanova (2005), réalisée pour le compte de la BBC par Sheree Folkson, sur un scénario écrit par Russell T. Davies (qui a prêté sa plume à diverses séries comme Torchwood ou Doctor Who).

Cette série comprend 3 épisodes de 45 minutes chacun, et le rôle de Casanova y est tenu par David Tennant, qui a été acteur dans la série Doctor Who citée ci-dessus. Pourquoi fais-je ainsi doublement référence à cette série Doctor Who ? Tout simplement parce qu'elle est aux antipodes de ce vers quoi mes goûts me poussent. Vous comprendrez donc, je l'espère, que si je dis du bien de cette série Casanova, ce ne sera pas par copinage avec l'équipe du Doctor Who.

Car du bien, je vais en dire de ce Casanova-là. J'en ai apprécié l'écriture fine et grinçante, parfois irrévérencieuse, le ton qui passe de la comédie au drame, le jeu des acteurs de premier et second plan (mention spéciale à Peter O'Toole en « vieux » Casanova, bibliothécaire irascible et pourtant attachant).
Un petit bémol sur la musique, parfois un brin intrusive.

Mais, dans l'ensemble, un divertissement de grande qualité. Chaudement recommandé à tous les casanovaphiles et, plus largement, à tous les amateurs de fiction de qualité.

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Je ne vais pas trop m'étendre, une nouvelle fois, sur ce point-là, mais ce Casanova est l'exemple même de fiction de qualité que j'aimerais beaucoup voir produite par des télévisions françaises. Je ne pense pas que nous soyons, en France, condamnés par quelque malédiction insurmontable, à ne produire que des soupes sans saveur. Mais, quand je vois ce que nos télés nous offrent, je me demande de quoi elles souffrent, si ce n'est pas d'une malédiction. L'incapacité à l'audace, peut-être ?

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dimanche 12 octobre 2008

Quand les Anglais redécouvrent Casanova


L
a sortie récente du livre d'Ian Kelly, Casanova, Actor * Lover * Priest * Spy (Casanova : acteur, amant, prêtre, espion) a été saluée par dans de nombreux médias. En particulier parce que cette biographie va au-delà du cliché du Casanova homme-à-femmes.

Ian Kelly, lui-même acteur, a pris le parti de voir Casanova principalement comme un acteur et un auteur. Il lui « pardonne » donc les moments où, dans ses mémoires, le Vénitien a omis, embelli, retouché, travesti...

Ian Kelly ne cherche pas LA vérité de Casanova, il n'en fait pas le procès en mensonge, en affabultation. Il a choisi de nous présenter les différentes facettes de cet aventurier, de ce caméléon, pour ce qu'il était, pour la façon dont il se voyait, et pour la façon dont il voulait que les autres le vissent.

J'espère que ce livre d'Ian Kelly trouvera un traducteur et un éditeur en France. Non que je sois gêné pour lire en anglais, mais plutôt parce que je serais bien content qu'une telle biographie devînt accessible à ceux qui, eux, ne lisent pas la langue d'outre-Manche mais lisent la langue dans laquelle Casanova avait écrit son Histoire de ma vie.

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Référence des éditions :
Ian Kelly, Casanova: Actor Lover Priest Spy (Hodder & Stoughton General, 2008, ISBN-13: 978-0340922149)
Ian Kelly, Casanova: Actor Lover Priest Spy (Tarcher, 2008, ISBN-13 978-1585426584)

Quelques critiques de ce livre : dans timesonline , dans The Independent, dans Daily Mail on line, dans The Telegraph.


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samedi 4 octobre 2008

Des inspirations d'hier et d'aujourd'hui


V
oilà déjà un bon moment que je tiens ces Mémoires, partageant avec vous mes coups de cœur et coups de gueule, notamment pour des romans, films, spectacles ou reportages.
Pour faciliter la navigation vers telle inspiration ou telle autre, je tiendrai à jour la liste des œuvres pour lesquelles j'ai écrit un billet dans le blog, par catégories (films, romans, BD, etc.), avec un lien direct vers le billet en question.


Romans

  • Bruce Alexander, série du juge Fielding (billet)

  • Orazio Bagnasco, Vetro (billet)

  • Alain Bauer et Roger Dachez, Les mystères de Channel Row (billet)

  • Arnaud Delalande, Le piège de Dante (billet)

  • Jean-Paul Desprat, Bleu de Sèvres (billet)

  • Alexandre Dumas, Le Capitaine Paul (billet)

  • Alexandre Dumas, Le chevalier d'Harmental (billet)

  • Frédéric H. Fajardie, La tour des demoiselles (billet)

  • John Meade Falkner, Moonfleet (billet)

  • Paul Féval, Le bossu (billet)

  • Diana Gabaldon, Une affaire privée (billet)

  • Gonzalo Giner, El secreto de la logia (billet)

  • Jean Haechler, Promenade dans le XVIIIe siècle (billet)

  • Deryn Lake, L'apothicaire et le manoir des ombres (billet)

  • David Liss, Une conspiration de papier (billet)

  • Pierre Mac Orlan, L'ancre de miséricorde (billet)

  • Jean-François Parot, série de Nicolas Le Floch (billet)

  • Jean-François Parot, Le cadavre anglais (billet)

  • Michel Peyramaure, Les trois bandits, tome 1 : Cartouche (billet)

  • Michel Peyramaure, Les trois bandits, tome 2 : Mandrin (billet)

  • Peter Prince, Adam Runaway (billet)

  • Patrick Süskind, Le parfum (billet)

  • Michel Zévaco, Le chevalier de La Barre (billet)





Bandes dessinées

  • Altan, Casanova (billet)

  • Jean-François et Maryse Charles, Pionniers du Nouveau Monde (billet)

  • David Chauvel et Fred Simon, L'île au trésor (billet)

  • François Bourgeon, Les passagers du vent (série) (billet)

  • Corteggiani et Faure, L'île au trésor (billet)

  • Xavier Dorison et Mathieu Laffray, Long John Silver (billet)

  • De La Fuente, L'île au trésor (billet)

  • Dethorey et Autheman, Le passage de Vénus (billet)

  • Dufaux et Griffo, Giacomo C (série) (billet)

  • Franz et Vicq, Les aventures de Mandrin (billet)

  • Hippolyte, Le maître de Ballantrae (billet)

  • Pierre Joubert, L'île au trésor (billet)

  • Fabien Lacaf et Philippe Bonifay, L'histoire de Mandrin en BD (billet)

  • Patrick Mallet, Les plombs de Venise (billet)

  • Pellerin, L'épervier (série) (billet)

  • Hugo Pratt, L'île au trésor (billet)

  • Georges Ramaïoli, La saga de Bas-de-Cuir (billet)

  • Rodolphe et Hé, Moonfleet (billet)

  • Studio Walt Disney, L'île au trésor (billet)

  • Fabien Vehlmann, Matthieu Bonhomme et Delf, Le marquis d'Anaon (série) (billet)

  • Fabien Vehlmann, Matthieu Bonhomme et Delf, Le marquis d'Anaon : la chambre de Kheops (billet)

  • Warnauts et Raives, Les suites vénitiennes (série) (billet)






Films

  • Philippe de Broca, Le bossu (billet)

  • Gérard Corbiau, Farinelli (billet)

  • Federico Fellini, Casanova (billet)

  • Milos Forman, Valmont (billet)

  • Stephen Frears, Les liaisons dangereuses (billet)

  • Bernard Giraudeau, Les caprices d'un fleuve (billet)

  • Stanley Kubrick, Barry Lyndon (billet)

  • Fritz Lang, Moonfleet (billet)

  • Patrice Leconte, Ridicule (billet)

  • Michael Mann, Le dernier des Mohicans (billet)

  • Edouard Molinaro, Beaumarchais l'insolent (billet)

  • Jake Scott, Plunkett and Macleane / Guns 1748 (billet)

  • George Sidney, Scaramouche (billet)

  • Bertrand Tavernier, Que la fête commence (billet)

  • Tom Tykwer, Le parfum (billet)





Téléfilms

  • Edwin Baily, Nicolas Le Floch (projet) (billet)

  • Robin Davis, Marquise de Pompadour (billet)

  • Henri Helman, Lagardère (billet)





Reportages

  • Yves Bourgeois, L'incroyable aventure de Monsieur de Lapérouse (billet)




Spectacles

  • Bartabas / Mathias Ledoux, Le chevalier de Saint-George - Un Africain à la Cour (billet)




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Quand je prends le globe


L
es Robert de Vaugondy, père (Gilles, 1688-1766) et fils (Didier, 1723-1786), ont été des géographes majeurs du XVIIIe siècle, des descendants d'un géographe non moins majeur du siècle précédent, Nicolas Sanson.
Parmi leurs œuvres notables, le Grand atlas universel du père, et les globes – céleste et terrestre – du fils.
Mettre la main sur une carte des Robert de Vaugondy du XVIIIe siècle n'est pas impossible, mais le portefeuille va s'en ressentir.




Alors, j'ai ramené mes ambitions à un objet qui est plus un clin d'œil à ces géographes qu'un objet pleinement représentatif de leur art : un petit globe destiné à décorer un coin de mon bureau. L'original de ce globe, présenté à Louis XV, portait le tracé des parcours des grands explorateurs de l'époque.





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  • Quelques cartes de Didier Robert de Vaugondy sur cette page-là.
  • Si la réplique du globe de Vaugondy vous tente, laissez-vous aller à la tentation, là par exemple.

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vendredi 3 octobre 2008

Enclos de liberté


S
'il est un endroit du Paris du XVIIIe siècle qui retient mon attention, c'est bien l'enclos du Temple. Loin d'évoquer en moi la prison où sera retenue la famille de Louis XVI ou les députés « perdants » après Fructidor, c'est son image de ville dans la ville qui m'intrigue. Une ville avec ses hôtels particuliers et ses maisons d'habitation, ses boutiques d'artisans, son théâtre, son église, son couvent et son cloître, ses hôtes prestigieux, hôte-receveur en la personne du prince de Conti, grand prieur de l'Ordre du Temple, hôtes-reçus formant une société de gens de lettres, d'arts et de sciences, de Nattier à l'abbé Blavet, de Rousseau à Monthenaut d’Egli.
Il existe diverses représentations planes de cet enclos du Temple, comme dans le plan dit "de Turgot".




Mais j'ai été particulièrement séduit par le plan-relief découvert sur ce site-là, et faisant partie des collections du Musée Carnavalet de Paris.



Difficile d'imaginer, en se baladant dans l'actuel « square du Temple » (photo hébergée sur le site de la mairie de Paris), ce quartier bâti, tel qu'il était du temps de Conti. Ville dans la ville, État dans l'État, avec ses privilèges spéciaux, ses propres justice et police.

Quelque cinéaste ambitieux pourrait-il recréer cela dans un film dix-huitièmiste ? J'en serais grand client.

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dimanche 14 septembre 2008

Des armes qui ne manquent pas d'air


J
usqu'à tomber sur un article détaillé sur le sujet, je ne m'étais pas vraiment intéressé aux armes à air comprimé du XVIIIe siècle, même si un billet dans le blog d'un compère m'avait déjà un peu ouvert les yeux sur le sujet, au travers d'une de ses illustrations.

D'ailleurs, si l'on m'avait posé la question de leur époque d'apparition, avant ces premiers indices, j'aurais plutôt répondu « XIXe siècle ». Or, les premiers éléments que j'ai trouvés ici et là m'amènent à penser qu'en répondant cela, j'aurais peu deux siècles et demi de retard : une arme à air comprimé présentée au Livrustkammar Museum de Stockholm, remonte aux années 1580. Fichtre.

Des armes à air comprimé existaient donc déjà au XVIIIe siècle. Elles fonctionnaient notamment en utilisant un réservoir dans lequel l'air était comprimé à l'aide d'une pompe. Le réservoir pouvait être une sphère extérieure au fût de l'arme ou, au contraire, caché dans la crosse de l'arme pour lui conserver un aspect plus « classique ».

L'intérêt de telles armes dépassait la seule activité de chasse, pour laquelle elles étaient en grande faveur. Les militaires, eux, y voyaient surtout la possibilité de tirer à une cadence largement supérieure à celle des armes de l'époque tirant à poudre : ces « armes à vent » pouvaient en effet tirer jusqu'à 20 fois par minute des projectiles qui restaient mortels à plus de 100 pas.



Acheter aujourd'hui une arme à air de cette époque-là demande de casser la tirelire. Mais quelques fabricants produisent des répliques d'armes de la fin du XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle. Une façon de découvrir ces objets et le plaisir du tir à l'ancienne sans l'inconvénient (ou le plaisir ?) de la fumée de la poudre noire.

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Le lien vers l'article qui a attiré ma curiosité vers ce type d'arme.

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mercredi 10 septembre 2008

Astronomie toulousaine des Lumières


L
es archives municipales de Toulouse ont mis en ligne sur leur site internet un dossier thématique intitulé « Ils regardaient les étoiles ».


L'un des composantes est consacrée au XVIIIe siècle.

Je vous invite à parcourir ce dossier, à la rencontre de figures illustres toulousaines comme Antoine Darquier de Pellepoix ou François Philippe Antoine Garipuy, et de documents divers et variés (extraits de correspondances, cartes du ciel, etc.).

Je regrette que l'ergonomie du site soit faiblarde, car cette flânerie virtuelle laisse comme un goût de bricolage.

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