Le film Ridicule de Patrice Leconte est une petite merveille.
J’apprécie ce genre d'aventure, où les bons mots et les faux pas peuvent vous valoir de passer du firmament aux abysses, où le "ridicule" peut faire plus de mal que toutes les épées.
Et, comme à l’escrime, pour échapper à ces coups de mots, certains choisissent de rompre le combat après le premier sang, en quittant la Cour, tandis que d’autres s’entêtent, qui à y perdre la tête.
Le jeune baron Grégoire Ponceludon de Malavoy, fraîchement débarqué de sa Dombes à la Cour pour y plaider la cause d’un assainissement des marais sources de fièvres putrides, va comprendre que droiture et vie courtisane sont antagonistes.
Si les rôles principaux et jeunes sont attachants (Charles Berling, Judith Godrèche), ma préférence va à aux acteurs et personnages plus mûrs, plus profonds (Jean Rochefort, Bernard Giraudeau et Fanny Ardant).
Les dialogues de Rémi Waterhouse sont de petits bijoux, tout en finesse et en acidité. Allez, pour la forme, un extrait :
(Devant chez M. de Blayac, qui vient de décéder, deux hommes sortent de la veillée mortuaire et croisent un "étranger" qui arrive pour se faire recevoir)
- Pardon, Messieurs. C'est la maison de monsieur de Blayac ?
- Oui. Vous êtes un de ses proches ?
- J'ai une lettre de recommandation pour M. de Blayac.
- Vous tombez bien, il reçoit en ce moment même. Vous le reconnaîtrez facilement à sa veuve. Adieu, Monsieur.
1 commentaire:
Monsieur, nous partageons bon nombre de passions! Je voue un culte à ce film depuis sa sortie!
Que de piquants, que d'esprit! Et une F.Ardant et un J.Rochefort étourdissants de réalisme!
J'aime particulièrement la scène que vous avez citée et celle des "bouts-rimés" ! Jouissif!
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