dimanche 29 juin 2008

Plaisirs sur la toile


L
'association Les Menus Plaisirs a récemment lancé son site sur la toile. Vous y découvrirez la présentation de l'association, ses activités passées et à venir.


Mais, même s'ils sont maintenant leurs propres quartiers, les Menus Plaisirs auront toujours, qu'ils en soient assurés, table ouverte chez Monsieur de C. !

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Montreuil prend plaisir


L
es missives du Docteur Monnier ne me parlaient pas que du Havre. Elles faisaient également état de l'animation des 14 et 15 juin dernier à Montreuil-sur-Mer où les Menus Plaisirs, décidément bien actifs en cette fin de printemps et familiers de la cité, avaient investi la rue du Clape en Bas.




Chacun pouvait trouver son plaisir dans cette animation où revivait l'année 1779, qui dans la boutique de mode, qui dans la taverne, qui dans la rue où se côtoient les petits métiers et les charlatans, le montreur de marionnette et les voleurs à la tire, les hommes de police et les filles de joie, les soldats et même quelques visiteurs anglais.



A en croire les sourires, le plaisir a été au rendez-vous.





Mesdames, Messieurs, je vous tire mon tricorne.

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Grands plaisirs à la Nuit des Musées


I
l m'arrive de manquer à tous mes devoirs, et je ne me perdrai pas à essayer de trouver des excuses à l'inexcusable. Voici déjà plusieurs semaines que le docteur Monnier, des Menus Plaisirs, m'avait envoyé une missive me signalant une des activités de cette bonne compagnie, et je n'en avais fait aucun écho ici. Piètre échotier que je suis !

Je me rattrape donc aujourd'hui, glissant quelques lignes et illustrations dans ma gazette du jour.


Les Menus Plaisirs ont participé à la Nuit des Musées, le 17 mai dernier. A cette occasion, la joeyuse troupe avait investi la Maison de l'armateur au Havre, un des rares vestiges du XVIIIème siècle dans cette ville.
La maison a été construite a partir de 1790 par l'architecte des fortifications et fontainier de la ville du Havre, Paul Michel Thibault (1735-1799). Cette maison, dont les décorations intérieures datent pour certaines de 1802 (Adrien Paris), possède, en son centre, un merveilleux puits de lumière octogonal qui dessert toutes les pièces réaménagées sur 5 étages : cuisine, boudoir, salle à manger, hall d'entrée, chambres, bibliothèque, salons, lieux d'aisances, chambre de domestiques, etc.



Les Menus Plaisirs ont fait gaiement cohabiter la domesticité et la famille de l'architecte nouvellement installé dans cette belle maison, pour le plus grand plaisir des nombreux visiteurs qui se sont succédés sans interruption de 17h à 1h30 du matin.













Une petite voix me souffle à l'oreille que les Menus Plaisirs y seront de nouveau au rendez-vous.


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Photos de l'animation aimablement fournies par le Dr Monnier, des Menus Plaisirs.

Photo de la maison de l'armateur hébergée sur ce site-là.


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mercredi 25 juin 2008

L'aimait-il ou le détestait-il ?


L
e double DVD m'appelait de sa petite voix et, au contraire d'Ulysse résistant au chant des sirènes, j'ai cédé à l'appel casanovien.

Je voulais, en effet, pouvoir regarder Il Casanova de Federico Fellini tranquillement, pleinement. Et comme il n'est pas sur les grands écrans des cinémas, il ne me restait que la solution du petit écran. Enfin, pas trop petit, car j'avais envie de regarder un film, pas de me croire devant un jeu sur téléphone portable.

Le double DVD a eu d'autant plus de faciliter à me faire tomber dans son piège qu'il comporte, en guise de bonus, pas moins de quatre reportages, près de deux heures et demie supplémentaires.

Me voici donc en possession de la bête. Il me reste à trouver du temps pour m'y plonger et essayer de comprendre comment Fellini a abordé Casanova, ce qu'il a voulu en montrer. L'aimait-il ou le détestait-il ? La question se pose-t-elle, d'ailleurs, en ces termes ?

Ayant lu et entendu des avis très différents sur ce films, des éloges les plus marqués aux lynchages les plus impitoyables, je souhaite m'en faire ma propre idée, avant de revenir ici vous glisser mon avis.


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dimanche 22 juin 2008

Paradoxe bien vivant


L
'expression « In memoriam » est le plus souvent utilisée pour signaler, dans le sommaire d'un livre ou le générique d'un film, que l'on dédie une œuvre à la mémoire d'un défunt. Paradoxalement, c'est le nom choisi par un groupe québécois bien vivant, la Société d'histoire In Memoriam, qui fait vivre notre passé aujourd'hui.
Je les avais invités dans ces billets voici déjà plus d'un an, et je reçois régulièrement des nouvelles de leurs activités.

Je me fais aujourd'hui l'écho, avec un peu de retard, de leur première activité de 2008, portant sur l'année 1755.




Vous pouvez découvrir cette activité au travers de quatre albums photographiques thématiques :

- la vie militaire : « Munis d'un billet de logement, les militaires tiennent "garnison" dans une partie de la demeure de Madame » ;

- la vie de la maisonnée : « Aux cuisines ou dans les appartements de Madame, les domestiques s'affairent dans leur tâches respectives » ;

- les occupations de Madame : « Entre la chasse, sa toilette et les repas; Madame gère sa maisonnée » ;

- tous réunis : « Que ce soit pour une soirée, un repas ou pour une fête, Madame, la maisonnée et les militaires peuvent se réunir ».


Allez feuilleter leurs albums et voyagez donc dans le temps. Cette société est de fort bonne compagnie.

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Que cette fête est belle


L'abbé Dubois, à des gamins qui mendient - Foutez-moi l'camp, volaille de merde ! Aaaaaah !
Le régent - Tu ne donnes jamais aux pauvres, toi ?
L'abbé Dubois - Mais non, y en a trop...
Le régent - Et qu'est-ce que tu fais de ton argent ?
L'abbé Dubois - Ah, Monseigneur, vous savez que je suis avare, c'est le seul vice qui me coûte rien.



Il est des navires dont on sait tout de suite qu'ils vont vous emporter pour un voyage inoubliable. Et que l'on va retourner de temps en temps s'y embarquer, pour refaire un même voyage toujours aussi savoureux.

L'un de ces navires à bord duquel je m'embarque avec toujours autant de plaisir est le film Que la fête commence !, lancé en 1975
A la manœuvre, Bertrand Tavernier, sur un scénario qu'il a co-écrit avec Jean Aurenche.
Dans l'équipage, de remarquables acteurs pour de non moins remarquables rôles : Philippe Noiret est le Régent Philippe d'Orléans, Jean Rochefort l'abbé Dubois et Jean-Pierre Marielle le marquis de Pontcallec. Des seconds rôles savoureux, Jean-Roger Caussimon (un cardinal), Nicole Garcia (La Fillon) ou encore Marina Vlady (Madame de Parabère). Et quelques apparitions de futus grands noms du cinéma français, Michel Blanc en valet de chambre de Louis XV, Christian Clavier en valet d'auberge, Thierry Lhermitte en comte de Horn, ou encore Gérard Jugnot en valet de pied.

Le film a remporté quatre César en 1976 : meilleur réalisateur pour Bertrand Tavernier, meilleur scénario pour Jean Aurenche, meilleur second rôle masculin pour Jean Rochefort et meilleurs décors pour Pierre Guffroy. Mais, au-delà de ces récompenses, fort méritées, c'est tout un ensemble qu'il faut savourer. Même si c'est là aussi la Régence, nous sommes loin de l'ambiance tout public du Bossu, et si les bons mots ne sont pas absents, nous ne sommes pas exactement dans Ridicule.

Dans Que la fête commence !, la farce est acide, la charge féroce, les situations à la fois hilarantes et pathétiques. Les dialogues sont brillants et le cynisme règne en maître. Noiret donne toute sa force à un Régent à double face, lumineuse et obscure, Rochefort incarne un Dubois arriviste et gourmand, et Marielle un Pontcallec perdu dans ses propres rêves d'indépendance républicaine.

Ce film est disponible en DVD, vous n'avez donc aucune excuse pour ne pas le voir et le revoir.


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La critique par Arte : Grandiose fresque historique, Que la fête commence dépeint la période troublée du début du XVIIIe siècle avec ses intrigues, ses complots, ses histoires de famille et ses luttes d’intérêts. Mêlant habilement les situations comiques grivoises et la gravité des affaires d’État, Bertrand Tavernier dépeint avec un humour féroce la morale de l’époque. Avec, en complices inspirés, le trio formé par l’abbé Dubois (Jean Rochefort, formidable en ecclésiastique débauché qui ne croit pas en Dieu), le régent (Philippe Noiret, magistral en souverain attachant et moderne) et le marquis de Pontcallec (Jean-Pierre Marielle, extravagant à souhait). Leurs relations, s’équilibrant ou se bouleversant en fonction des alliances, créent un jeu de balancier qui imprime au film une dynamique réjouissante. Elle tient le spectateur en haleine jusqu’à une fin inattendue.


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samedi 21 juin 2008

Ces murs ne sont rien


D
e quelle étrange confrérie Giacomo Casanova pourrait-il donc faire partie pour y côtoyer des repris de justice plus ou moins recommandables, plus ou moins célèbres, d'Eugène-François Vidocq à Pascal Payet, en passant par Frank Morris et Albert Spaggiari ?

La confrérie des évadés !

Et Casanova est le premier des onze personnages composant ce petit panorama de ceux qui ont su se faire la belle, panorama dressé par le Journal du Dimanche en juillet 2007. Découvrez-les avec un peu plus de détails sur le site du JDD, ce « petit » dossier y est encore accessible à la date où je publie ce billet.



Casanova nous a livré lui-même le récit de son évasion, sous le titre Histoire de ma fuite des prisons de la République de Venise qu'on appelle les Plombs, dont il existe de nombreuses éditions. En petits ou en grands caractères, choisissez la vôtre et écoutez-le vous conter cela dans le détail. Libre à vous de le croire ou pas.

Pour ma part, j'adore l'entendre me raconter des histoires. Vraies ou fausses, est-ce vraiment important, quand le conteur a du talent ?

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vendredi 20 juin 2008

Un chevalier conspirateur


D
eux ans avant ses Trois Mousquetaires qui assureront sa célébrité jusqu'à nos temps et très probablement bien au-delà, Alexandre Dumas publie Le chevalier d'Harmental.

Ce n'est pas, loin de là, son premier texte de théâtre ou de roman : Dumas père a déjà plus de quinze ans de carrière de plume derrière lui. Mais, si sa pièce Henri III et sa cour a été son premier succès au théâtre dès 1829, il lui faut attendre 1842 et la parution du Chevalier d'Harmental pour trouver le succès avec un roman.

Ce Chevalier d'Harmental pose les bases de ce que sera la future production d'Alexandre Dumas en romans historiques : une aventure où des personnages de fiction se mêlent à la Grande Histoire, la naïveté du provincial arrivant à la capitale en quête de fortune mais n'y trouvant qu'intrigues, conspirateurs à l'âme noire et jeune fille belle et innocente, et, sur le plan de la création, sa collaboration avec Auguste Maquet.

Pour l'anecdote, la conspiration à laquelle se chevalier se retrouve mêlé par la faute de son cœur est celle dite « de Cellamare », visant à déposséder Philippe d'Orléans de son pouvoir de régent, pour placer sur le trône le fils de Louis XIV et de Mme de Maintenon, mari de la duchesse du Maine, cerveau du complot en cheville avec l'Espagne. Cette conspiration apparaît également dans le succulent film Que la fête commence.

Si vous le ne connaissez pas encore, invitez ce Chevalier d'Harmental dans vos salons, il est de fort bonne compagnie.

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Pour aller plus loin :
Vous trouverez
une présentation détaillée de ce roman sur l'excellent site consacré à Dumas et à son oeuvre. Attention, cette fiche comprend un résumé du livre. Ne le lisez pas si vous n'avez pas encore lu le roman, sous peine d'en prendre tout le sel.


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jeudi 19 juin 2008

La Bête au musée


L
a Bête n'aurait peut-être pas été ravie de voir que je lui consacre mon premier billet à son sujet en en faisant un sujet de curiosité.

Je me disais qu'il y aurait très probablement, quelque part dans le « pays de la Bête », un endroit où attirer les gens curieux de cette histoire. Et je n'ai pas été déçu, trouvant très facilement la trace du Musée fantastique de la Bête du Gévaudan, à Saugues (43170). C'est un peu loin de mes terres pour que j'y fasse une escapade d'un jour, mais je compte bien me rendre dans ces contrées-là, prochainement, pour découvrir en direct leurs paysages prometteurs, leurs villes et villages chargés d'histoire. Alors ce musée sera assurément une de mes étapes.

Si quelque lecteur ou lectrice de ces colonnes est passé(e) par là, qu'il ou elle n'hésite pas à en faire part au travers d'un commentaire.


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Je me permets juste de regretter que le site internet du musée soit tristounet et pas mis à jour de longue date.

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Des nouvelles de la Bête ?



I
l y a bien longtemps que les traces de la Bête du Gévaudan se sont effacées des sentiers et des terres où elles s'étaient marquées, de Langogne à Aumont, de Ruynes à Pinols et à Saugues. Mais elles sont restées bien présentes dans l'esprit des gens, et ce largement au-delà des frontières de ces contrées-là.

Je ne prétendrai pas faire la lumière sur cette Bête dans ces colonnes, et je me contenterai, tel un échotier, de colporter ce qu'il se dit et se fait sur la Bête, ici ou là.

Je ne suis ni meneur de loups ni dragon du Roi, mais un modeste échotier. Je rapporterai ce que l'on en dit et en dirai ce que j'en pense, à mon habitude. Et si vous voulez hurler, hurlez, je ne tirerai point.


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L'illustration provient de cette page-là.

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Le Vénitien de l'occulte


O
n le dit séducteur, bien sûr, aventureux, assez fin connaisseur de l'esprit humain pour en tirer le meilleur parti.

Occultopedia, « l'encyclopédie en ligne de l'occulte et de l'inexpliqué », fait une place à Casanova dans ses colonnes. N'y cherchez aucune révélation fracassante : dans cet article, la seule référence à une activité « occulte » de Casanova est le fait qu'il a été arrêté en 1755 après avoir été dénoncé comme « magicien ». En fait de magie, il s'agissait plutôt de charlatanisme, d'escroquerie, d'arnaque de patriciens crédules, appelez ça comme vous voulez.

Mais j'ai souri de voir mon cher Vénitien dans cette encyclopédie pagano-newagio-métaphysique.

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Illustration extraite du tome 1 de la série de BD Giacomo C. de Dufaux et Griffo .

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