Un bateleur de foire pourrait en crier les dimensions hors normes : 48cm de haut par 33cm de large, près de 3kg sur la balance !
Mon
retour dans les salons de Monsieur de C., après une si longue absence
épistolaire, se devait d’être à la (dé)mesure de Casanova. Et il devait
aussi être un clin d’œil au thème du voyage. Le livre en très grand
format Les voyages de Casanova (Citadelles & Mazenod, 2014, EAN 9782850886256 ; fiche sur le site de l’éditeur)
ravira les amateurs de beaux livres et plaira à ceux qui, même s’ils
connaissent déjà bien la vie du célèbre Vénitien, aime à découvrir des
ouvrages exploitant cet univers si riche.
Ici, pas de surprise sur les textes extraits d’Histoire de ma vie,
la somme (plus ou moins) autobiographique de Casanova, dans l’édition
passionnante établie par Francis Lacassin (Ed. Robert Laffont,
collection Bouquins, 1993), dont j’ai déjà eu l’occasion du dire du bien.
Les autres textes, de la plume de Marco Carminati, historien de l’art –
qui aussi écrit, par ailleurs, sur Piero della Francesca –, apportent
quelques perspectives complémentaires.
Casanova
a parcouru la grande Europe avec, comme principaux bagages, son esprit
éclairé, son bagout bien d’aplomb, son charme sur les femmes comme sur
les hommes, son élégance jusque dans la tricherie, sa capacité à
retomber sur ses pattes comme les chats.
Ce
beau livre évoque les voyages de Casanova au travers de textes touchant
à des villes (Venise, Vienne, Paris, Londres, Berlin, Moscou, Madrid),
des grandes plumes (Jean-Jacques Rousseau, Voltaire) et des despotes
plus ou moins éclairés (Frédéric II de Prusse, Catherine II de Russie),
des amours pas toujours faciles (Ester), et des épisodes peu glorieux
dont il fera des moments de gloire (son incarcération puis évasion de la
prison des Plombs, ou encore le duel au pistolet contre le comte
Braniski).
Quant
aux illustrations, elles mêlent, de façon assez originale, des images
très différentes : des photographies en noir et blanc des villes
évoquées, remontant aux années 1870 à 1930 ; quelques tableaux de
peintres contemporains de Casanova, dont celui de Jean-François de Troy
en couverture, La déclaration d’amour (1724) ; et des aquarelles d’Auguste Leroux, qui illustraient l’édition d’Histoire de ma vie de Javal et Bourdeaux (1932).
Même
s’il n’a rien de révolutionnaire ou de renversant dans la production
autour de Casanova, c’est un ouvrage qui saura faire plaisir aux
amateurs de beaux livres et aux passionnés de Casanova.
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