mercredi 30 décembre 2009

Serez-vous le dernier ou le premier ?



Serez-vous le dernier à ne pas avoir vu ce film, ou le premier devant votre écran de télévision, cet après-midi, à 17h05 ?
France 2 diffuse en effet, à cette heure de grande écoute en temps de vacances, Le dernier des Mohicans de Michael Mann.
Le film est présenté par une chaîne ou une autre environ une fois par an, mais c'est généralement sur une chaîne numérique. Si vous ne l'avez pas encore vu, ou si vous avez envie de le revoir et que vous avez la chance de ne pas travailler cet après-midi, rendez-vous donc sur une chaîne hertzienne du service public.






Pour ce qui est du film en lui-même, je n'ai pas changé d'avis par rapport à ce que j'avais déjà dit à son sujet : un film pas toujours fidèle aux romans de Fenimore Cooper, mais un grand film tout de même. Je me plais à espérer qu'il donnera envie à ceux qui ne les connaissent pas de se plonger dans les romans en question.





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mardi 15 décembre 2009

Juste une mise en bouche



Le livre de Jean-Claude Hauc, Aventuriers et libertins au siècle des Lumières (Les éditions de Paris Max Chaleil, 2009, ISBN 978-2-84621-124-6) propose une galerie de courtes biographies de figures plus ou moins connues d'aventuriers de XVIIIe siècle. L'ouvrage fait une place tant au comte de Saint-Germain, au chevalier d'Eon ou à Casanova qu'à Théodore de Neuhoff, à Elisabeth Chudley ou à la princesse Tarakanova, en courts chapitres de moins d'une dizaine de pages chacun.


L'intérêt de cet ouvrage est surtout de donner envie d'en savoir plus sur ces étonnantes figures : les quelques pages consacrées à chacune d'entre elles ne sont en effet que des mises en bouche. Soit le lecteur connaît déjà le personnage auquel le chapitre est consacré, et il en apprendra peu ou pas dans ce livre ; soit il n'en connaît rien, et le chapitre lui en dira juste assez pour éveiller sa curiosité.

Finalement, le chapitre le plus intéressant se révèle être le premier, celui qui prend un peu de hauteur pour essayer de brosser un portrait d'ensemble de ces aventuriers, dans leurs traits communs et dans leurs différences. Mais, du fait même de son faible volume, ce chapitre n'atteint pas, à mes yeux, la finesse d'analyse de l'ouvrage de Suzanne Roth, Les aventuriers au XVIIIe siècle (éditions Galilée, 1980, ISBN 9782718601731), auquel je consacrerai un prochain billet.

Aventuriers et libertins au siècle des Lumières est donc une fenêtre ouverte. C'est aux curieux d'aller plus loin, par d'autres lectures, pour faire plus ample connaissance avec ces messieurs et dames de plus ou moins bonne compagnie.

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lundi 14 décembre 2009

Cartouche arrive bientôt sur le petit écran



Quand la télévision publique pioche dans notre patrimoine pour monter des téléfilms, j'ai tendance à donner quelques applaudissements avant même de voir ce que cela donne. A moins, bien sûr, que la réalisation n'ait été confiée à une de mes têtes de Turc, Josée Dayan, dont les créations ont, le plus souvent, la délicatesse d'un Panzer traversant les plaines polonaises.
Pour le téléfilm en deux parties Cartouche, que France 2 diffusera les 22 et 23 décembre prochains, j'ai donc un petit fond d'enthousiasme a priori. Certes, j'avais eu quelques regrets pour l'adaptation malgré tout plaisante du Bossu de Paul Féval par ce même réalisateur, Henri Helman, sous la forme du téléfilm Lagardère (2003), mais les quelques extraits que j'ai pu voir de ce Cartouche me semblent de bon augure.





Bien évidemment, la comparaison ne manquera pas d'être faite (par moi, au moins) avec le Cartouche de Philippe de Broca (1962) dans lequel le brigand était incarné par Jean-Paul Belmondo. Mais entre film et téléfilm, la comparaison devra se faire toutes proportions gardées.

Sauf impératif de dernière minute, je chausserai donc mes bottes, ceindrai épée et pistolets, et prendrai place dans la bande de Cartouche les 22 et 23 décembre prochains.

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L'élégance du geste d'acier



Parmi les lectures qui ont accompagné mon adolescence, trois courants ont façonné mes goûts de lecteur, leur donnant une assise solide sur un trépied : les récits de voyage, les romans policiers et les romans de cape et d'épée.
Ma vie ne m'a pas amené à être enquêteur, et je me suis contenté de me continuer à me creuser la tête au travers des polars. J'ai pu, en revanche, voyager, voir d'autres horizons sous d'autres cieux, rencontrer d'autres gens. Enfin, si je n'ai que rarement ceint une cape sur mes épaules, c'est très récemment que j'ai mis la main sur la poignée d'une épée.
La pratique de l'escrime sportive me tentait depuis plusieurs années, mais ce n'est que l'année dernière que j'ai finalement franchi la porte d'une salle d'armes. Il ne m'a fallu que quelques séances pour me retrouver « accro » à ce sport. Bien évidemment, je n'ai aucune prétention à devenir un redoutable compétiteur, et ce n'est pas du tout dans cet esprit-là que j'enfile ma tenue et mets la main sur la poignée d'une épée : je pratique l'escrime de loisir, de mon mieux, en voyant nos affrontements amicaux comme des moyens de progresser.


D'un autre côté, cela fait aussi des années que j'ai été séduit par des illustrations de traités d'escrime du XVIIIe siècle et par les élégantes épées de cette époque-là.
Ce sont les planches de la partie « Escrime » de l'Encyclopédie de Diderot & d'Alembert qui m'ont marqué les premières, pour autant que je m'en souvienne. Mais j'ai été encore plus séduit lorsque j'ai découvert les versions originales de ces planches dans le traité de Domenico Angelo, L'école des armes (1763), dont le chapitre Escrime de l'Encyclopédie n'est autre qu'un « pompage » éhonté (une pratique courante à l'époque, soulignons-le). Ah, ces planches au trait rehaussées de fines couleurs. Élégance des postures, des gestes que ces illustrations nous offrent.

Quant à l'épée de gentilhomme du dix-huitième siècle, l'épée de cour selon son appellation française (smallsword en anglais, espadín en espagnol et spadino en italien), je lui trouve une incomparable élégance de lignes.




J'avais déjà dit quelques mots de mes envies de mieux connaître et de pratiquer l'escrime du XVIIIe siècle, voici un peu plus d'un an.
A défaut d'avoir vraiment pu commencer à goûter à cette escrime-là pour l'instant, je continue à rassembler des informations sur l'escrime de cette époque-là, sur la pratique actuelle de cette forme d'escrime, sur les épées de cour de l'époque et sur les répliques actuelles, etc.
Je viendrai partager ici, avec les curieux, mes découvertes, mes projets et mes éventuelles mises en pratiques.

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Bis repetita non placent pas vraiment



Les mystères de Channel Row ne m'avaient pas paru spécialement mystérieux, et ce roman policier dix-huitièmiste dans le milieu de la franc-maçonnerie londonienne naissante m'avait laissé plutôt tiède.
Les auteurs Alain Bauer et Roger Dachez ayant récidivé avec Le convent du sang (éditions JC Lattès, 2009, EAN : 978-2709630078), j'ai récidivé en tant que lecteur.
Pour la critique de ce deuxième roman, je vais être généreux et vous en proposer deux : la version rapide et la version détaillée.

Version rapide : bof.

Si vous êtes encore là à me lire et que vous souhaitez découvrir la version détaillée, suivez-moi.


Ce Convent du sang a pour cadre la ville de Lyon en 1778, à un moment où des représentants de loges maçonniques de France et d'Europe occidentale se réunissent (c'est le convent) pour abandonner définitivement le prétendu lien d'héritage entre la franc-maçonnerie et l'ordre du Temple. Héritage auquel certains maçons trouvent un parfum trop soufré, surtout dans cette France dont le roi Philippe IV avait dissout ledit ordre et réduit ses membres en cendres, sans oublier de mettre la main sur leur magot.
D'un côté, donc, les maçons voulant tirer un trait sur la filiation templière. De l'autre, ceux qui veulent, au contraire, garder ce lien-là. Ah, vous aviez deviné ? Vous avez sûrement deviné aussi que les templophiles vont tenter de faire capoter le convent. Ce que vous n'avez peut-être pas deviné c'est qu'une troisième force va entrer dans ce jeu-là. Comment ? Vous me reprochez de dévoiler les dessous de l'intrigue du roman ? Ah, vous avez raison. Mais, que voulez-vous, l'intrigue est si peu passionnante, si peu capable de passionner le lecteur si celui-ci est un peu féru de polars, que je m'accorde le droit de dévoiler cette trame ni originale ni prenante.
J'ajouterais une demande, une sollicitation à tous les auteurs de romans policiers « historiques » : arrêtez, je vous prie, de mettre dans la bouche des personnages de vos livres des tartines d'explications du contexte de l'époque ; c'est un procédé totalement artificiel, qui fait passer les personnages pour des professeurs pérorant un cours d'histoire devant un amphithéâtre regardant sa montre pour savoir quand la litanie prendra fin.

Quand le rideau est tombé sur le convent, je n'ai pu réprimer un bâillement.

Je reviens donc à l'essentiel : bof.

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