lundi 25 juin 2007

Des liaisons à savourer

Dues à la plume de l'officier Choderlos de Laclos, Les Liaisons dangereuses (première édition à Paris en 1782) ont étées l'un des ouvrages les plus lus de la fin du XVIIIe siècle.
Dans ce roman par lettres, "six personages tissent lentement l'une des trajectoires les plus scandaleuses de notre littérature" (Claude Fournet, in Dictionnaire des oeuvres érotiques, éditions Robert Laffont, Collections Bouquins).

Et le cinéma en a tiré au moins deux brillantes adaptations, deux siècles plus tard.

La version de Stephen Frears, Les liaisons dangereuses (1988), est un vrai bijou de réalisation et de jeu d'acteurs. John Malkovich est excellent (comme très souvent) dans son rôle de séducteur au coeur froid (encore que... pas si froid...). Glenn Close colle très bien au rôle machiavélique de la Marquise de Merteuil. Michell Pfeiffer campe très bien Madame de Tourvel, imprenable (?) citadelle de vertu. Et Uma Thurman incarne une délicieuse Mlle de Volanges, trop ingénue pour ne pas être broyée dans la partie d'échecs qui se joue autour d'elle.


Quant au film de Milos Forman, Valmont (1989), il m'a grandement séduit, dans sa narration tout comme dans sa photographie. Je n'ai bien sûr pas pu m'empêcher de faire, dans ma tête, la comparaison la version de Frears. Je n'irais pas dire que j'ai trouvé l'un meilleur que l'autre. Ces deux films m'ont emballé. Mais leur traitement de cette même histoire diffère, notamment quant aux acteurs choisis pour incarner les rôles principaux.
Ainsi, Milos Forman a choisi des acteurs aux personnalités plus "rondes", moins marquées que ceux qu'a choisis Stephen Frears. Ce qui ne veut pas dire qu'un des choix était plus légitime que l'autre, mais simplement que ce sont deux approches différentes.

Par exemple, Colin Firth (le Valmont de Forman) n'a pas le petit sourire carnassier de John Malkovich (le Valmont de Frears). Dans son rôle de séducteur, C. Firth semble plus fragile que Malkovich, presque moins froid.
Et Annette Benning (Mme de Merteuil vue par Forman) donne une impression physique de moins de dureté, ce qui, cette fois-ci, la rend plus dangereuse séduisante que Glenn Close (Mme de Merteuil chez Frears).

Quoi qu'il en soit, deux films à consommer sans modération !

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Je suis encore d'accord! Mais je recommanderai avant toute chose la lecture du roman en lui-même! Chef-d'oeuvre littéraire s'il en est! J'avoue avoir une nette préférence pour l'adaptation de S.Frears: les personnages y atteignent le sublime; tandis que, dans le M.Forman, je reste sur ma fin, avec un léger goût de fade... Cela dit, un film à voir!
Vive les Lettres!

Monsieur de C a dit…

Le roman a une autre dimension, bien sûr.

J'en ai une édition de 1957 par le Club français du livre, illustrée de vingt-trois dessins de Lancret, Watteau, Boucher et Fragonard.
Je l'ai achetée, en excellent état, pour 2 euros seulement chez un bouquiniste.

Anonyme a dit…

Je crève d'envie! Et je repense à ma vilaine édition Folio sans illustrations... Vilain :-)

Monsieur de C a dit…

Sur ce site-là, il y a diverses éditions, à des prix variés, avec ou sans illustrations. Il doit être possible d'y trouver votre bonheur. :-)

J'ai déjà utilisé ce site pour entrer en relation avec des libraires et faire des achats. Les prix sont parfois plus élevés que de particulier à particulier, mais les descriptions des ouvrages sont détaillées et les évaluations de leur état sont réalistes.