Wooden ships & Iron Men (WS&IM ; voir sa fiche - en anglais) est un jeu de simulation des combats de la marine à voile, un wargame sur cartes à hexagones et avec pions. Peut-être pas tout à fait un « ancêtre », mais en tout cas un jeu d'un certain âge, puisque sa première publication a eu lieu en 1974, puis en 1975 sous la bannière d'une firme qui a été, pendant longtemps, un « grand » éditeur de jeu de simulation, Avalon Hill. WS&IM n'est aujourd'hui plus édité, mais il garde un communauté assez active de pratiquants.
Ce succès sur la durée peut s'expliquer sur la relative facilité de prise en main de ce jeu, avec des règles de plusieurs niveaux de difficulté, permettant d'apprendre le jeu avec des règles de base, puis, une fois que ses règles de base sont assimilés, de passer aux règles avancées.
Relativement fouillé sans être trop détaillé, WS&IM offre du plaisir sans qu'il soit besoin de s'arracher les cheveux, et simuler des engagements navals de grande ampleur (vous avez dit Trafalgar ?) n'est pas insurmontable.
Toutefois, ce jeu n'est pas exempt de défauts, comme ceux-ci :
- les règles n'empêchent pas un joueur d'opter pour des tactiques qui n'auraient très probablement pas été choisies par des commandants de l'époque [voir note 1]. Comme d'envoyer leurs navires à l'abordage des navires ennemis pour résoudre le combat, une tactique bien trop meurtrière pour être tentée dans des combats de flotte ;
- compte tenu de son échelle, WS&IM est plus adapté pour la simulation d'actions d'escadre ou de flottes, que d'engagements de faible intensité (duel de frégates, par exemple). Or, ces engagements de faible intensité peuvent avoir tout leur charme, surtout pour les joueurs qui n'ont pas envie d'une partie de longue durée avec une vingtaine de navires dans chaque camp.
D'autres jeux de simulation de combat de la marine à voile ont été publiés par la suite. Mais leur nombre reste éminemment faible, presque anecdotique dans l'ensemble de la production de wargames. Il y a, à mes yeux, deux façons d'essayer de comprendre cela, qui d'ailleurs, ne sont pas exclusives l'une de l'autre :
- l'une inhérente au thème : les combats de la marine à voile n'ont pas autant la faveur de wargamistes que les batailles (terrestres) de l'empire napoléonien ou de la deuxième guerre mondiale ;
- l'autre plus particulière à WS&IM lui-même : ses qualités dépassant ses défauts, peu de créateurs ont osé relever le défi de s'engager dans ce créneau déjà étroit et déjà bien occupé par WS&IM.
Pour ceux qui voudraient un peu plus de détails sur le sujet, jetez un regard sur cette discussion-là (le forumiste "Xavier C" n'y est autre que moi).
En outre, j'ai écrit, dans un fanzine, un article tentant d'offrir aux lecteurs, une approche didactique de ce sujet : les navires et le combat naval à l'âge d'or de la marine à voile [voir note 2]. Je ne prétends pas avoir écrit l'article idéal, mais j'ai essayé de brosser les différents éléments à prendre en main avant de se lancer dans une simulation de combat naval de la marine à voile. Tout commentaire sera le bienvenu.
Je reviendrai probablement vous parler d'autres jeux de ce genre.
Mais, si vous voulez découvrir ce jeu par vous-même et que vous n'avez pas d'adversaire potentiel sous la main, vous pouvez vous rendre sur le site internet de Youplay.it, vous permet de jouer à WS&IM à distance, gratuitement. Attention, ce site ne vous fait pas jouer contre un ordinateur, mais contre un autre joueur humain. Ce n'est pas, non plus, comme l'apprentissage avec quelqu'un à vos côtés pour vous conseiller. Mais c'est un pis-aller qui n'est pas désagréable.
Bon vent !
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Notes :
[1] Aucune des grandes batailles de l’époque de l’âge d’or de la marine à voile (Quiberon, Ushant, Camperdown, Aboukir, Trafalgar), n’a comporté d’abordage. L’exception est celle celle de Saint-Vincent : le 14 février 1797, Nelson, récemment promu au commandement du Captain (74 canons), quitte la ligne de bataille anglaise, canonne le trois-ponts San José (112 canons) avant de monter à l’abordage à la tête de ses hommes.
[2] Les curieux pourront trouver cet article dans les pages 68 à 81 du n°1 des Songes d'Obéron, téléchargeable sur cette page-là, ou par ce lien direct vers le fichier au format PDF (attention, fichier de 11Mo).
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