dimanche 20 avril 2008

Fouette, cocher !


« Les misérables rosses qui traînent ces voitures délabrées, sortent des écuries royales, et ont appartenu à des princes du sang, enorgueillis de les posséder. Ces chevaux réformés avant leur vieillesse, passent sous le fouet des plus impitoyables oppresseurs. Ci-devant nobles quadrupèdes, impatiens du frein, traînant l'équipage superbe comme un fardeau léger ; maintenant malheureux animaux, tirant le nerf, humides de pluie, dégouttants d'une sueur sale, fatigués, tourmentés pendant dix-huit heures par jour, sous le poids des courses que le public leur impose.
Ces voitures hideuses, dont la marche obscure est si traînante, servent quelquefois d'asile à la jeune fille échappée un instant à la vigilance de ses argus, et qui montant d'un pied agile et non aperçu, veut converser avec son amant sans être vue ni remarquée. Rien ne révolte l'étranger qui a vu les carrosses de Londres, d'Amsterdam, de Bruxelles, comme ces fiacres et leurs chevaux agonisants.
»

Les mots de Louis Sébastien Mercier dans son Tableau de Paris (tome I, texte n°56) ne sont pas tendres pour les fiacres. Mais, ne voulant pas m'en tenir à ce seul témoignage, même s'il était de première main, j'ai souhaité aller plus avant dans la connaissance sur le transport en voiture au XVIIIe siècle.

Fort heureusement, j'ai trouvé chez un bouquiniste un exemple de l'ouvrage de Jospeh Jobe, Au temps des cochers. Histoire illustrée du voyage en voiture attelée du XVème au XXème siècle (Edita, 1976, ISBN 2-88001-019-5). Le livre comporte quatre grands chapitres, chacun grossièrement relatif à un siècle : « Origine et début de la voiture » (XVIe siècle), « Du coche branlant au carrosse doré » (XVIIe s.), « Un siècle de grands seigneurs cosmopolites » (XVIIIe s.) et « L'âge d'or de la diligence » (XIXe s.).

Le chapitre sur le XVIIIe brosse d'abord le portrait des différents types de voyageurs, diplomates, aristocrates, financiers, ou tout simplement curieux, avant de présenter des aspects particuliers à certains pays (Italie, péninsule ibérique, France, Angleterre, etc.). Une partie du chapitre est spécialement consacrée au voyage de Paris à Vienne vers 1750, et une autre à la berline et à la chaise de poste.

Voilà qui avait de quoi satisfaire une partie de ma curiosité, les notes et la bibliographie de l'ouvrage ne manquant pas, cependant, de me donner envie d'aller plus loin.

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