Début octobre dernier, je signalais dans un billet l'ouverture de l'exposition Fragonard, les plaisirs d'un siècle, au musée Jacquemart-André à Paris.
A l'occasion de mon récent passage à la capitale, j'ai profité pour visiter ce musée pour la première fois et pour découvrir cette exposition.
Première bonne surprise, la longueur de la file d'attente était tout à fait supportable, même pour un visiteur sans billet coupe-file.
Deuxième bonne surprise, l'élégance de ce musée : autant sa façade sur le boulevard Haussmann est plutôt quelconque, autant celle sur sa cour intérieure est dégagée et agréable. Les intérieurs, eux aussi, sont très plaisants à l'oeil, comme le double escalier du jardin d'hiver.
Quant à l'exposition sur Fragonard, elle m'a conduit bien loin de l'image étriquée du Fragonard peintre de l'escarpolette. Bien évidemment, ce tableau est présent parmi les pièces rassemblées pour cette occasion mais, finalement, en se laissant porter à apprécier toutes les autres oeuvres présentées, on passe devant l'escarpolette presque sans s'en rendre compte. Certes, les pièces libertines ont leur place dans cette exposition, mais elles n'en sont qu'un des volets, à côté des oeuvres religieuses, des portraits pleins de vie, des scènes champêtres, ou encore des illustrations pleines de force pour Don Quichotte de Cervantes ou l'Orlando furioso de l'Arioste. Ce sont d'ailleurs les dessins de ces deux dernières séries qui m'ont quasiment le plus emballé parmi toutes les créations présentées.
Il vous reste encore quelques jours pour savourer cette remarquable exposition et vous rendre compte à quels points les talents de Fragonard dépassaient le petit pré libertin auquel certains s'échinent à le confiner.
Pour le cas où vous n'auriez pas la chance de hanter ces parages-là, rabattez-vous les yeux fermés – enfin, les yeux ouverts, nous nous comprenons – sur le catalogue de l'exposition : Marie-Anne Dupuy-Vachey, Fragonard, les plaisirs d'un siècle (éditions Snoeck, 2007, ISBN 978-90-5349-655-8).
2 commentaires:
Content de voir que nous sommes du même avis, que ce soit sur le musée ou les dessins :)
Je ne connaissais pas le travail de Fragonard sur l'Orlando furioso avant la visite de l'exposition, et j'en ai été très impressionné.
Les amateurs de dessins de scènes plus lestes trouveront probablement leur bonheur dans les illustrations que Fragonard a consacrées à certains contes de La Fontaine. ;-)
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