S'il est indéniable que les vedutte de Canaletto et les vues de Joseph Vernet sont, chacun de leur côté, des portraits précis et détaillés des canaux et palazzi vénitiens et des ports de France, les tableaux de Raguenet sont, eux aussi, des sortes de photographies au pinceau, si je peux me permettre l'expression. Ses vues de Paris, et notamment celles qui mettent la Seine en élément central, sont particulièrement saisissantes. Plusieurs d'entre elles avaient d'ailleurs été choisies pour illustrer le livre Le Paris des Lumières, que j'ai eu l'occasion de présenter précédemment.
Je reconnais avoir un petit faible pour sa Joute des mariniers, entre le pont Notre-Dame et le Pont-au-Change (1751), que vous pouvez découvrir par exemple sur le site d'insecula (accès direct à la fiche de ce tableau).
© photothèque des musées de la ville de Paris
Il y a là quelque chose de tout à fait étonnant, avec ces mariniers dont les postures rappellent presque celles des images des chevaliers médiévaux, un peu écrasés par la perspective de ces maisons perchées sur le pont. Un panorama que n'aurait pas renié quelque réalisateur de dessin animé pour une ville imaginaire.
Paris, l'éternel dépaysement.
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