« Une façon de graver facile et propre pour les peintres et autres gens de goût » (Charles-Nicolas Cochin).
Voilà une façon de présenter la technique de gravure en matière noire que l'on peut trouver condescendante, ainsi sortie de son contexte, surtout pour sa référence aux « gens de goût ».
Mais, après avoir lu Ars nigra, la gravure en manière noire aux XVIIe et XVIIIe siècle (Editions Somogy, 2002, ISBN 2-85056-896-2), je 'y vois plus aucune condescendance. Cet ouvrage collectif réalisé, sous la direction de Caroline Joubert, à l'occasion de l'exposition éponyme présentée au musée des Beaux-Arts de Caen fin 2002 et début 2003, m'a permis de découvrir en détail cette technique de gravure que je méconnaissais jusque là.
Je ne vais pas détailler ici cette technique, et vous renvoie plutôt à ce site-là, qui la décrit et l'illustre en détail.
Le livre Ars nigra m'a permis de la découvrir et de l'apprécier, à la fois dans le savoir-faire technique qu'elle représente et dans des aspects plus généraux, grâce à des articles la replaçant dans son temps. Ce livre aide à comprendre aussi bien les raisons de son succès (par exemple l'extraordinaire velouté du résultat) et celles de son abandon progressif (notamment la fragilité de la plaque de cuivre ainsi gravée) au profit d'autres modes de gravure, comme l'aquatinte.
Ars nigra, l'art de la lumière dans le noir.
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