mardi 18 septembre 2007

Quand un bateau renaît, la vie renaît

Hermione, Hermione...

Prononcez ce nom devant quelqu'un et voyez vers où son esprit va se diriger.

Un fan de la saga Harry Potter vous parlera toute de suite d'Hermione Jean Granger, élève de la maison Gryffondor, et meilleure amie de Harry et de Ron. Devant vos yeux écarquillés, il ne manquera pas de vous préciser peut-être qu'en version originale, ça se prononce "heur-ma-ïo-ni".

Pour qui se pâme de mythologie grecque, Hermione ne peut être autre que la fille de Ménélas et d'Hélène, cette Hélène dont le rapt par Pâris conduira à la guerre de Troie.

Un mélomane y entendra, de son côté, la moitié de Cadmus et Hermione, de Lully.



Mais, en soufflant à mes oreilles, le nom d'Hermione m'évoque une frégate, emportant dans ses flancs, au printemps 1780, le jeune Gilbert Motier, marquis de La Fayette qui part se battre aux côtés des insurgés américains secourant le joug anglais pour conquérir leur indépendance.

Je suis venu à cette frégate Hermione par mes amours maritimes, bien plus que par l'entremise de Lafayette. La navire à voile du XVIIIe siècle est, à mes yeux, une des plus belles réalisations humaines, et peut-être une des plus complexe avant l'invention de l'avion. J'ai connu l'Hermione par les livres d'histoire navale, puis par les travaux des archéologues du Groupe de recherche en archéologie navale.

Enfin, je m'en suis approché plus physiquement, grâce au chantier de sa reconstitution à Rochefort. Etonnant projet, dont on pouvait se demander, au moment de son lancement, s'il arrivera à attirer du public au-delà des passionnés de construction navale. Il semble bien, aujourd'hui, que le pari lancé à l'époque est aujourd'hui une réussite, si l'on en croit au moins le nombre de visiteurs.
Renaissance d'un navire, mais renaissance aussi de l'Arsenal, fermé par l'État en 1927, et, plus largement, nouvelle vitalité donnée à la région. Le patrimoine, loin de n'être qu'une idée poussiéreuse que l'on entretient à grands frais comme on entretenait sa danseuse à la fin du XIXème siècle, peut être quelque chose de très vivant.

Ne vous privez donc pas de visiter le site internet consacré à l'aventure de la reconstitution de l'Hermione.
Et, si vos pas ne vous conduisent pas à Rochefort, prenez en main le livre de Robert Kalbach et Jean-Luc Giraud, L'Hermione, frégate des Lumières (éditions Albin Michel / Dervy, ISBN 2844543197, présentation du livre), puis jetez des copeaux de chêne à vos pieds, versez un peu de brai, fermez les yeux, humez ces odeurs, et écoutez le navire en train de naître.


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2 commentaires:

Anonyme a dit…

Le livre me fait terriblement envie, mais...

*lorgne tristement sur ses 8 kilos de bouquins divers et variés à boucler avant la fin de l'année*

... peut-être comme auto-cadeau de Noël ? ç__ç

Monsieur de C a dit…

Ou bien convaincre quelqu'un de vous l'offrir en cadeau de Noël ?

Pas tout à fait un auto-cadeau de Noël, mais un cadeau habilement suggéré. ;-)