Fouillant, à mon habitude, les bacs d'un bouquiniste bayonnais installé un jour de brocante sur le carreau des halles, j'ai mis la main sur un livre dont je découvrais l'existence ce jour-là, n'ayant pas eu souvenir de l'avoir repéré dans la bibliographie d'autres lectures. Peut-être mes yeux étaient-ils passés sur son titre sans s'y être atttardés ?
Toujours est-il que me voici désormais possesseur de Figaro et son maître, Les domestiques au XVIIIe siècle, de Jacqueline Sabattier (Editions Librairie académique Perrin, collection Pour l'histoire, 1984, ISBN 2.262.00335-1). La préface signée François Bluche n'a pas été étrangère à mon achat, car je tiens (à tort ou à raison, je ne sais) ce monsieur en assez haute affection.
Ce Figaro et son maître, ouvrage qui choisit de regarder la domesticité avec un regard social, dresse un portrait de cette partie de la population urbaine qui remet en question, en partie, l'image un peu caricaturale héritée de la littérature et du théâtre du XVIIIe siècle. En partie seulement, car romans et pièces, s'ils grossissent le trait, se nourrissent toutefois de réalité. Le livre de Jacqueline Sabattier brosse un portrait de la domesticité en en faisant ressortir les différentes facettes, se refusant à la généralisation facile ; il traite non seulement de l'état de domestique, mais également du rôle ambigu de la religion à ce sujet ou des relations à la fois distantes et intimes entre maîtres et domestiques.
S'appuyant sur des sources contemporaines, dont des archives privées (actes notariés, correspondances, mémoires), Figaro et son maître est un livre bigarré, vivant. Après l'avoir lu, vous regarderez peut-être d'un autre oeil Figaro ou Gil Blas.
Pour cet ouvrage, J. Sabattier a reçu le prix Biguet en 1985.
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Si j'en crois les prix que j'ai relevés sur quelques sites internet de vente de livres d'occasion, mon achat a été une bonne affaire, puisque j'ai déboursé une somme cinq à six fois inférieure à ce que je vois sur ces sites, et ce pour un ouvrage en très bon état. Une bonne affaire en guise de retour pour mon respect pour la gent domestique ? ;-)
3 commentaires:
Très intéressant tout ça. A garder sous le coude pour un avenir moins occupé!
"Un avenir moins occupé" ? J'y rêve parfois, mais d'un autre côté, je me dis que ce serait trop bizarre à vivre. ;-)
Certes! Mais renoncer à des livres et des expos (alors que c'est votre grande passion) est toujours un crève-coeur...
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