Puisque j’ai déjà évoqué le roman Memoirs of a Woman of Pleasure / Fanny Hill de John Cleland dans un précédent billet, puis ses adaptations cinématographiques et télévisuelles dans un autre, je vais continuer avec les adaptations en bande dessinée. J’en ai repéré deux, une que j’ai lue en version papier, l’autre dont j’ai trouvé des extraits sur le net.
La première des deux fêtera bientôt son
trentième anniversaire ; c’est la Fanny Hill de
Philippe Cavell au dessin et Joseph Marie Lo Duca à
l’adaptation du roman en scénario (éditions Dominique Leroy,
1983, ISBN 2-86688-113-3). Cavell n’en était pas à sa première
adaptation graphique d’un roman libertin du XVIIIe siècle,
puisqu’il avait publié, avec Francis Leroi au scénario, une
Juliette de Sade en 1979 (j’y consacrerai un prochain
billet). Quant à Lo Duca – par ailleurs cofondateur, en 1951, avec
Jacques Doniol-Valcroze des Cahiers du cinéma, excusez du peu
–, il avait déjà écrit plusieurs ouvrages sur l’érotisme.
Mais leur création commune avec cette Fanny Hill m’a déçu.
Non parce qu’elle trahirait le roman (elle le respecte assez bien),
mais plutôt parce que le dessin est, à mes yeux, trop appliqué,
trop classique, trop « école franco-belge ». A cette
époque-là, d’autres dessinateurs s’étaient largement libérés
des contingences de cette école, libérant à la fois leur trait et
l’architecture des pages, même dans la bande dessinée érotique ;
ainsi, des dessinateurs italiens comme Guido Crepax et son adaptation
d’Histoire d’O (1978) ou Les voyages de Bianca
(1983) très (!) librement inspirés de ceux de Gulliver. Au final,
cette Fanny Hill est
trop sage pour interpeller le lecteur (ou la lectrice?).
Je n’ai pas lu la Fanny Hill de
Josep Marti au dessin et au scénario (pour la version
française : P&T Production, 1994, ISBN : 2-87265-031-8).
Les illustrations que l’on peut en découvrir sur le net montrent
que son style est plutôt celui des bandes dessinées comiques. Or,
il est assez rare que comédie et érotisme se combinent pour donner
une œuvre très plaisante.
Je reconnais que préjuger d’un album
entier sur la seule fois de quelques reproductions de planches est
assez casse-gueule, mais je m’avance à penser que je ne me
sentirais pas en phase avec cette adaptation du roman de Cleland qui
lui, n’est pas vraiment inscrit dans le style comique léger.
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Défis. Ce billet répond au défi suivant :
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