mardi 5 janvier 2010

Federico, Milo et Giacomo



Milo Manara est un des dessinateurs dont le trait me ravit. Je le trouve précis, vivant. Mais j'ai deux reproches à lui faire : je n'arrive que très rarement à accrocher aux histoires qu'il raconte (une exception notable est Quatre doigts, l'homme de papier), et je trouve qu'il tombe trop souvent et facilement dans la pornographie. Non que je sois prude au point de fuir en courant quand il dessine une femme nue (ce qu'il fait remarquablement bien), mais parce que ce n'est pas le genre de récit que je préfère.

J'invite donc Milo Manara dans mes salons non pour qu'il les peuple de femmes léger et court vêtues, mais parce qu'il a invité, dans son univers artistique, ce personnage sous l'égide duquel j'ai placé mes salons : Giacomo Casanova.

Un de ses dessins au moins a été réalisé en clin d'œil à Federico Fellini et à son Il Casanova, dont j'ai déjà parlé par ici (tirage de 599 exemplaires numérotés).




Et une série de 14 dessins ont été rassemblés dans un port-folio publié en 2000 par les éditions BFB, en tirage limité à 480 exemplaires dont 30 exemplaires hors commerce.
Et si certains de ces dessins sont « galants », la majorité d'entre eux peut être mise sous tous les yeux, et font écho à divers épisodes de la vie de Casanova, comme son évasion de la prison des Plombs, son passé de « confident » du Conseil des Dix déposant ses lettres de dénonciation dans  les « bouches de lion », ou encore sa mort à Dux, loin de sa chère Venise.




J'ai pu feuilleter un exemplaire de ce port-folio, et il n'est pas impossible que j'essaie de m'en porter acquéreur.

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2 commentaires:

Etioles a dit…

Tout à fait d'accord avec vous au sujet de Manara. Un grand talent mal employé. Il aurait dû être aussi intéressant que Hugo Pratt.
Merci pour l'illustration, très motivante pour ma pauvre imagination tellement mise à contribution dans mes éternels travaux !

Monsieur de C a dit…

Le duo Hugo Pratt - Milo Manara a produit deux albums : le remarquable Un été indien (1987) et le plus classique El Gaucho.

C'est ce qui me fait dire que quand Manara dessine une histoire racontée par un scénariste de talent, ça peut donner de la grande BD.

Pour Casanova vu par Manara, il faut se contenter non d'une BD mais de cette série d'illustrations.