Les éditions Phaidon mettent entre vos mains, en version française, le formidable travail que lui a consacré J. G. Links. L'oeuvre du maître – peintures et dessins – est abordée sous divers points de vue. Celui de la technique artistique est présent, bien sûr. Cependant, le corps de l'ouvrage remet cet aspect en perspective par rapport à la vie du Canaletto et à sa manière d'observer et de traduire le monde qui l'entoure. Ses vedutte, c'est-à-dire ses vues panoramiques de villes, que ce soit Venise ou Londres, démontrent non seulement sa maîtrise de la technique (perspectives, jeux de lumière, etc.) mais également son extraordinaire talent à rendre palpables les ambiances. Loin d'être des scènes froides où ne brille que l'architecture, ses vues fourmillent de détail du quotidien, des ouvriers mettant à l'eau une gondole à une femme secouant du linge à la fenêtre, en passant par des commerçants parlant affaires.
A défaut de dépenser quelques sacs de ducats pour acquérir un original, versez quelques sequins et acheter ce livre qui vous offrira tout Canaletto (ou presque) à emporter sous le bras et à savourer à votre rythme.
Voici une porte vers des sites de musées et galeries présentant ses oeuvres.
2 commentaires:
Aaah, le Settecento vénitien... le rêve !
Les paysages de Canaletto sont en effet somptueux mais je dois avouer que je leur ai toujours trouvé un petit quelque chose de froid.
Bien que ô combien moins virtuoses, Longhi et même Gabriel Bella arrivent mieux, à mon goût, à nous projeter en plein Carnaval ou au milieu d'une fête sur je ne sais quel Campiello. Mais sûrement nous en parleras-tu une prochaine fois...
Si j'ai ouvert mon tour d'horizon des peintres vénitiens de cette époque avec Canaletto, c'est, entre autres, parce qu'il est celui vers qui les BD de la série Giacomo C. m'ont poussé. Celui par lequel j'ai découvert Venise dans ses grandes lignes, ses grands paysages.
Cependant, je comprends tout à fait que l'on perçoive ses vedutte comme "froides". Pourtant, certains détails leur donnent vie, à mes yeux.
Mais, en effet, Longhi ou Bella apportent d'autres émotions, à une échelle plus proche de l'homme. Je ne les ai ni oubliés, ni délaissés au profit du seul Canaletto.
Ce billet se voulait un coup de lampe sur l'artiste, mais également sur ce livre magnifique (et pas ruineux).
D'autres artistes auront droit à leur billet, à leur tour.
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