Dans mon précédent billet, j’ai indiqué que
c’est Guido Crepax qui m’a fait découvrir Sade,
avec son adaptation en BD de Justine ou les malheurs de la
vertu.
J’étais arrivé à Crepax par l’ambiance
« roman noir et jazz » de son album L’homme de
Harlem (Dargaud, 1979, ISBN 2-205-01562-1), à cette époque où
les éditions Dargaud publiaient leur collection « Un homme –
une aventure », riche d’au moins une douzaine de titres qui
m’ont fait connaître l’école italienne, avec Hugo Pratt
(L’homme des Caraïbes), Sergio Toppi (L’homme du Nil,
L’homme du Mexique), Dino Battaglia (L’homme de la
Légion), Attilio Micheluzzi (L’homme du Khyber) ou
encore Milo Manara (L’homme des neiges).
J’ai rapidement été conquis par le trait de
Crepax et le rythme qu’il avait insufflé à ce récit. Très peu
après, je n’embarquais dans la lecture de Justine –
d’après le marquis de Sade (éditions Le Square, 1980,
ISBN 2-226-01050-5).
En revenant sur cet album après avoir récemment
lu le roman de Sade, je me dis que Crepax a su faire tenir en environ
160 pages une grande partir de ce roman, sans vraiment le trahir.
Certes, il y manque certains développements philosophiques dans
lesquels le marquis emmenait ses lecteurs entre deux séances
d’humiliation, de violence ou de stupre (ou, plus généralement,
un mélange de tout cela), mais une partie essentielle s’y retrouve
quand même.
Il convient de noter que dans la transposition des
mots de Sade en dessins de Crepax, la charge est moins crue, la
violence moins clinique. Oui, Crepax montre, mais je trouve qu’il
ne s’appesantit pas. Alors, sans pour autant que cette Justine
devienne, sous son crayon, un conte pour enfants, la lecture de cet
album m’est nettement plus supportable que celle du roman.
La Justine de Crepax est aujourd’hui
publiée en album « solo » (Delcourt, collection Erotix,
ISBN 978-2-7560-2147-8).
Il y a une douzaine d’années, elle avait été
publiée en album « duo », avec son adaptation d’Histoire
d’O de Pauline Réage (Evergreen, 2000, ISBN 978-3822863428).
Cette Justine de Crepax est une adaptation en BD peut-être à découvrir avant de lire le
roman.
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Défis. Ce billet répond au défi suivant :
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