lundi 23 juillet 2007

L'apothicaire fait pschitt ?


Deryn Lake (apprendre que ceci se trouve être le pseudonyme de Dinah Lampitt ne vous avancera peut-être pas plus que moi) a été appelée, d'après son site internet, la Reine du mystère criminel georgien. La reine du roman policier dans l'Angleterre du XVIIIe siècle, en quelque sorte. Les mauvaises langues rétorqueront que compte tenu du fait que peu d'auteurs écrivent des romans utilisant ces décors, accéder au trône de reine n'est peut-être pas si ardu que cela. C'est pourquoi je me méfie toujours de ces appellations un peu ronflantes.
Ce détail mis à part, n'allez pas croire que je voue Deryn Lake aux gémonies. Ni elle, ni ses romans, d'ailleurs.

Car il y a là quelques ouvrages sympathiques, formant une série mettant en scène un apothicaire, John Rawlings (il serait l'inventeur de l'eau gazeuse), résolvant des énigmes criminelles dans l'Angleterre de la deuxième moitié du XVIIIe siècle, notamment à Londres pour le compte du juge aveugle John Fielding. Rawlings et Fielding sont tous deux des personnages ayant existé, mais leurs apparitions dans ces romans, surtout celles de l'apothicaire, sont fictionnelles. Ce juge Fielding est, pour la petite histoire, le même que celui qui apparaît dans les romans de Bruce Alexander dont j'ai parlé dans un autre billet.

Cela fait relativement longtemps que je connais cette série de romans, pour l'avoir découverte tout d'abord en version originale (au milieu des années 1990), puis en traduction française.
Je ne me souviens plus exactement quel fut le premier titre de la série que j'ai lu. Il me semble qu'il s'agissait de L'apothicaire et l'espion français, à moins que ce ne fût L'apothicaire et la taverne du diable. Quoi qu'il en soit, je me suis laissé aller à en acheter quelques autres de cette série. Et j'ai récemment lu L'apothicaire et le manoir des ombres (Librairie des Champs Elysées, Collection Labyrinthes, 2007, ISBN-13 978-2702433713).

Cette dernière lecture m'a laissé une impression mitigée. Certes, j'étais content de retrouver John Rawlings et le juge Fielding, et les décors de Londres et des campagnes environnantes. Mais je n'ai pas réussi à me laisser prendre à cette intrigue aux mobiles un peu trop tirés par les cheveux à mon goût, avec sa succession de morts et de fausses-pistes-faux-coupables. Surtout que mon intuition m'avait conduit à deviner qui était très probablement coupable. C'est donc plutôt en traînant les pieds que j'ai suivi les chemins sur lesquels me conduisait la plume de Deryn Lake. Ceci m'a confirmé dans mon ressenti général de cette série, dont la qualité des intrigues est inégale, et le suspense plus ou moins soutenu. L'apothicaire et l'espion français est, à mes yeux, le moins bon des romans de cette série parmi ceux que j'ai lus.

Si vous ne connaissez pas encore cette série, évitez donc de commencer par ce Manoir des ombres, qui risquerait de vous décevoir au point de vous détourner d'autres titres tout de même plus savoureux.


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Je ne sais pas trop ce que valent les romans de Deryn Lake hors de cette série. Elle a notamment écrit d'autres romans ancrés dans le XVIIIe siècle (comme The Governor's Ladies qui se passe à Boston en 1775).

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2 commentaires:

Anonyme a dit…

Justement, j'hésitais à lire ce roman policier. Vous comblez mes réticences! Merci!

Monsieur de C a dit…

La taverne du diable est peut-être plus intéressant pour découvrir cette série.
Si vous décidez de vous lancer, n'hésitez pas à venir ici nous faire un petit commentaire. :-)