Suite à un commentaire de Veronica sur mon billet à propos du film Le Bossu, je prends ma plume pour dire quelques mots d'une autre adaptation du roman de Paul Féval. Une adaptation pour le petit écran, cette fois : le téléfilm Lagardère. A la réalisation, Henri Helman, et, dans les principaux acteurs, Bruno Wolkowitch (Lagardère), Frédéric Van den Driessche (Nevers), Yvon Back (Gonzague) et Florence Pernel (Inès de Nevers).
Ce téléfilm m'a laissé une impression mitigée. Je dois dire que je ne l'ai vu qu'une fois, lors d'une diffusion télévisuelle, et que je ne l'ai pas en DVD. Mon ressenti n'est donc pas aussi profond que pour des films ou téléfilms que j'ai vus et revus.
La première impression est celle d'une fiction agréable, avec des personnages attachants, tant dans les premiers que dans les seconds rôles. J'aime bien ce Lagardère un tantinet désabusé, jusque dans son regard et sa façon de parler. Et je suis séduit par ce Passepoil campé par Ticky Holgado (je reconnais ma faiblesse pour les accents du Sud !), ou par la gueule sinistre de Christian Heck en Peyrolles. La partie « espagnole » du roman, largement laissée de côté par le film de Philippe de Broca, est ici bien présente. Et l'empreinte du maître d'armes Michel Carliez est sensible. Bref, un téléfilm de cape et d'épée plutôt bon.
Evidemment, les adaptations du roman qui s'étale sur de longues années en un film ou téléfilm d'une heure et demie ou deux, où un même acteur joue Lagardère, voilà qui peut prêter à sourire. Wolkowitch, au début du téléfilm, est censé incarner un jeune homme à peine sorti de l'adolescence ; tout comme l'avaient fait avant lui Jean Marais ou Daniel Auteuil. Mais je suis bon public et me laisse emporter malgré tout par le récit.
Ce qui m'a gêné, en revanche, c'est la façon dont la trame du roman a été détournée, comme si l'équipe de réalisation et/ou de production avait voulu faire souffler le vent dans le sens du « moralement correct ». Certes, le roman nous conte une histoire dont les ressorts peuvent étonner : Lagardère sauve une enfant nouveau-née, puis l'élève comme sa fille, tout en traquant les assassins du père de la fille, et finit par l'épouser une fois qu'elle est adulte. Là où le cinéma était resté fidèle à cette trame, ce téléfilm a choisi de suivre une autre voie : Lagardère sauve la jeune fille, l'élève, la ramène à sa mère et... épouse la mère. Comment qualifier et comprendre ce choix éditorial ? Par la volonté supposée ou avérée de s'en tenir à une histoire plus « morale », que l'on peut regarder en famille sans avoir à se poser de questions sur les relations entre Lagardère et Aurore de Nevers ? Etait-ce une nécessité pour trouver des fonds pour produire le téléfilm ?
Au final, un bon téléfilm, dont la note totale baisse un peu si l'on en vient à se référer à l'abandon de la complexité des relations entre les personnages du roman.
Pour des détails sur le téléfilm, des interviews, etc., n'hésitez pas à consulter le site très intéressant indiqué par Veronica dans son commentaire.
6 commentaires:
Que me conseillez-vous: ce téléfilm ou la version cinématographique de M.de Broca?
Si je ne devais choisir que l'un des deux, ma préférence irait, sans conteste, au film Le Bossu de Philippe de Broca. Assurément plus de panache, plus d'humour, plus "grand spectacle".
Fort bien! Cela va aussi dans mes voeux! :-)
Merci!
Je veux te faire mes félicitations pour cet blog!
Veronica
Merci pour ce compliment, Veronica. :-)
Merci, Monsieur de C. pour ce commentaire que je n'avais pas lu en 2007.
Je n'ai finalement pas pu regarder ce téléfilm dans sa récente rediffusion mais le jour où il repassera, je m'attacherai à le voir, votre commentaire - malgré quelques réserves - étant plutôt positif.
Merci à vous !
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