Autant le dire tout de suite, en voyant que l’hebdomadaire
L’Express avait consacré sa une du 27 juillet 2011 (n°3134)
à « Casanova, l’épopée d’un séducteur », la
méfiance m’a envahi. Ce titre-là, accompagné de ses sous-titres
(L’aventurier du plaisir ; l’amoureux mélancolique ;
le mémorialiste d’exception), avait un net parfum de marronnier,
après un dossier sur le vrai pouvoir des francs-maçons et avant un
futur dossier sur les bonnes affaires de l’immobilier.
Mes préjugés ont-ils volé en éclats à la lecture de ce
dossier ? Franchement, non. Certes, l’article de Maxime Rovère – qui a publié une biographie de Casanova (Casanova, éditions
Gallimard, collection Folio Biographies, 2011, ISBN 9782070300846) – et
celui de Chantal Thomas – qui avait publié voici vingt-cinq ans
Casanova, Un voyage libertin (réédité chez Gallimard,
Folio, octobre 1998, ISNB 9782070405626) – ne sombrent pas trop
dans les clichés et apportent un éclairage un peu plus complexe,
mais loin d’être nouveau !, sur le personnage que l’habituel
portrait unidimensionnel du séducteur invétéré.
Mais, pour vendre du papier, il fallait bien glisser ces non moins
habituels clichés. Alors nous voilà gratifiés d’un abécédairede la sexualité de Casanova au travers de son Histoire de ma vie,
triste florilège qui passe par « échangisme »,
« huîtres » et « partouze ».
Où est le mémorialiste d’exception pointé en couverture ?
Pas assez vendeur ? Pas assez conforme aux idées reçues sur
Casanova ? En tout cas, il est quasiment absent de ce dossier
qui n’évite pas de tomber dans le racolage.
Bah, c’est l’été, et L’Express, comme d’autres
hebdos aux saisons creuses, nous refile de piètres dossiers dont je
me dis qu’ils sont probablement bien loin de l’esprit qu’un
Jean-Jacques Servan-Schreiber avait voulu insuffler à un tel
magazine.
Quant au numéro avec la une sur l’immobilier, il est arrivé un
mois plus tard. Quand je vous parlais de marronniers...
1 commentaire:
Bonsoir. Je découvre votre site avec plaisir et me promets d'y revenir plus longuement. L'express est en effet un magazine détestable à de nombreux égards, ses dossiers putassiers n'en étant pas des moindres. J'aime assez cette étrange expression "un net parfum de marronnier". Cela dit, je trouve les feuilles qui gênent la lecture de votre blog assez proches de ce parfum et un peu dignes d'un amateur du grand XVIIIème siècle. Une mise en page moins automnale, peut-être?
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