La série Black Sails embarque ses spectateurs vers
les temps de pirate du capitaine Flint vingt ans avant ce que Robert
Louis Stevenson contait dans son Île au trésor.
Elle est plutôt bien notée par les utilisateurs du site IMDB (note de près de 8/10, sur plus de 26.000 votes à la date
d’aujourd’hui). Et comme les séries télévisées sur les pirates étant plutôt
rares, j’étais curieux de découvrir cette production-là.
Force, m’est de constater, après avoir regardé l’intégralité
de la première saison en DVD (et sur un écran de télé de taille
respectable, pas sur une tablette numérique), que mes sentiments
mitigés. Je suis partagé entre le plaisir de certains aspects assez
prenants, et la déception d’autres qui sont caricaturaux, voire
« inutiles » à mes yeux.
J’attendais peut-être trop de Black Sails. Je me disais
que ce serait peut-être à l’univers des pirates ce que Rome
était à l’antiquité romaine, ou Hell on Wheels à la
conquête de l’Ouest américain par le train. Je m’attendais à
une série de la qualité de Vikings (qui, elle, vaut vraiment
le détour).
Las. Dans Black Sails (saison 1, au moins), les personnages
semblent sortis tout droit d’un casting de mode façon « bad
guys », avec barbe de trois jours, cicatrices faites avec les
fins de série du kit « maquillage magique ».
Idem pour
les « bad girls », Anne Bonny (incarnée par Clara Paget,
qui, à l’écran, paraît traîner son rôle comme un boulet) étant peut-être la
pire de toutes, avec son faux regard dur et son rictus pitoyable sous
l’aile large de son chapeau qui maintient son visage dans l’ombre.
C’en est presque risible.
Les relations entre personnages glissent parfois du côté du soap
opera le plus mou, avant de passer à l’autre extrême, avec
sang à flot et sexe débridé, voire forcé. Je ne suis pas niais au
point de croire qu’une horde de psychopathes et sociopathes,
meurtriers en série, gens de sac et de corde, révoltés acharnés
contre le monde entier, ait pu vivre comme une bande de beatniks de
retour de Katmandou ou Woodstock. Je ne confonds par l’île de
Providence et l’île de Wight. Mais,
quand même, ces Black
Sails me semblent comporter des ingrédients jetés en vrac dans le
shaker, et non choisis avec soin pour s’assembler en un cocktail
vraiment pensé.
Quant aux épisodes maritimes, les effets spéciaux numériques
pour les navires naviguant sous voiles piquent les yeux, avec parfois
des erreurs physiques dans la façon dont les voiles se gonflent ou
dont les pavillons flottent au vent.
Pourtant, la photographie est bien travaillée, les costumes ne tombent pas
dans le déguisement de carnaval, le souci apporté aux extérieurs
et intérieurs, tant dans les bâtiments terrestres que dans les navires, donne une
véracité formelle à cette série. Néanmoins, du point de vue du
récit, les alliances, contre-alliances, retournements d’alliances,
trahisons, faux-semblants et vrais mensonges, n’arrivent pas à me
maintenir pleinement éveillé.
Bref, je pense que je n’embarquerai pas pour la saison 2.
Pour retrouver Long John Silver dans une autre appropriation de ce personnage, je
retournerai plutôt vers la série de bandes dessinées que lui
consacrent Mathieu Laufray au scénario et Xavier Dorison au dessin
(éditions Dargaud, série terminée, 4 tomes publiés en 2007, 2008,
2010 et 2013 respectivement ; fiche sur le site de la Bedetheque).
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