mercredi 11 mars 2015

Pi... raté ?


La série Black Sails embarque ses spectateurs vers les temps de pirate du capitaine Flint vingt ans avant ce que Robert Louis Stevenson contait dans son Île au trésor.
Elle est plutôt bien notée par les utilisateurs du site IMDB (note de près de 8/10, sur plus de 26.000 votes à la date d’aujourd’hui). Et comme les séries télévisées sur les pirates étant plutôt rares, j’étais curieux de découvrir cette production-là.


Force, m’est de constater, après avoir regardé l’intégralité de la première saison en DVD (et sur un écran de télé de taille respectable, pas sur une tablette numérique), que mes sentiments mitigés. Je suis partagé entre le plaisir de certains aspects assez prenants, et la déception d’autres qui sont caricaturaux, voire « inutiles » à mes yeux.

J’attendais peut-être trop de Black Sails. Je me disais que ce serait peut-être à l’univers des pirates ce que Rome était à l’antiquité romaine, ou Hell on Wheels à la conquête de l’Ouest américain par le train. Je m’attendais à une série de la qualité de Vikings (qui, elle, vaut vraiment le détour).

Las. Dans Black Sails (saison 1, au moins), les personnages semblent sortis tout droit d’un casting de mode façon « bad guys », avec barbe de trois jours, cicatrices faites avec les fins de série du kit « maquillage magique ».


Idem pour les « bad girls », Anne Bonny (incarnée par Clara Paget, qui, à l’écran, paraît traîner son rôle comme un boulet) étant peut-être la pire de toutes, avec son faux regard dur et son rictus pitoyable sous l’aile large de son chapeau qui maintient son visage dans l’ombre. C’en est presque risible.


Les relations entre personnages glissent parfois du côté du soap opera le plus mou, avant de passer à l’autre extrême, avec sang à flot et sexe débridé, voire forcé. Je ne suis pas niais au point de croire qu’une horde de psychopathes et sociopathes, meurtriers en série, gens de sac et de corde, révoltés acharnés contre le monde entier, ait pu vivre comme une bande de beatniks de retour de Katmandou ou Woodstock. Je ne confonds par l’île de Providence et l’île de Wight. Mais, quand même, ces Black Sails me semblent comporter des ingrédients jetés en vrac dans le shaker, et non choisis avec soin pour s’assembler en un cocktail vraiment pensé.

Quant aux épisodes maritimes, les effets spéciaux numériques pour les navires naviguant sous voiles piquent les yeux, avec parfois des erreurs physiques dans la façon dont les voiles se gonflent ou dont les pavillons flottent au vent.


Pourtant, la photographie est bien travaillée, les costumes ne tombent pas dans le déguisement de carnaval, le souci apporté aux extérieurs et intérieurs, tant dans les bâtiments terrestres que dans les navires, donne une véracité formelle à cette série. Néanmoins, du point de vue du récit, les alliances, contre-alliances, retournements d’alliances, trahisons, faux-semblants et vrais mensonges, n’arrivent pas à me maintenir pleinement éveillé.


Bref, je pense que je n’embarquerai pas pour la saison 2.


Pour retrouver Long John Silver dans une autre appropriation de ce personnage, je retournerai plutôt vers la série de bandes dessinées que lui consacrent Mathieu Laufray au scénario et Xavier Dorison au dessin (éditions Dargaud, série terminée, 4 tomes publiés en 2007, 2008, 2010 et 2013 respectivement ; fiche sur le site de la Bedetheque).



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