Le roman de Patrick Bard, Le chien de Dieu (éditions Seuil, 2008, ISBN 9782020653770) m'a piégé par son thème. La rencontre du thriller et du roman historique dix-huitièmiste, sur fond de vieux secrets à l'haleine de soufre.
Je n'avais pas lu le polar La Frontière du même Patrick Bard, récompensé par plusieurs prix. Cela n'a donc pas été déterminant dans mon achat. Non, le déclic a vraiment été dans cette promesse de roman à suspense autour de la Bête du Gévaudan.
Arrivé au bout du voyage proposé par Patrick Bard, je me suis retrouvé comme un funambule en équilibre entre la figue et le raisin.
Toute la partie du récit ancrée en Margeride et en Gévaudan est passionnante. C'est quasiment du roman naturaliste, du récit ethnographique. Un voile levé sur la vie non seulement de ces paysans mais aussi de ces curés, de ces nobles qui, bien que vivant loin de la capitale, n'en essaient pas moins de grenouiller dans les allées du pouvoir. Rudesse d'un pays, rudesse des vies. Et, par-dessus tout ça, le fléau, la Bête. Ou les Bêtes, qui sait ? Fléau de Dieu, du Diable, ou des hommes ?
Mais la partie romaine, vaticane, ne m'a pas autant accroché. Loin s'en faut. La conspiration que l'on devine assez vite dans le récit (même si on n'a pas lu en grand détail la quatrième de couverture...) n'est pas vraiment convaincante. Je la trouve même plutôt en décalage avec le reste du récit. Comme si la mayonnaise n'arrivait pas bien à prendre entre le ton dur, presque cruel, des épisodes en Margeride, et cette conjuration un tantinet trop « roman feuilleton ».
Je suis amateur de thrillers « durs », et de romans-feuilletons de cape et d'épée. Mais j'ai du mal à avaler le mélange des deux.
Ce Chien de Dieu m'a donc mordu, mais il n'a pas réussi à me refiler la rage.
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1 commentaire:
Nan mais, la rage ça tue ! Alors bon, mieux vaut peut-être un avis en demi-teinte qu'un infarctus trop vite arrivé XD
Je note la référence, cela dit^^ (pour changer !)
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