samedi 9 mai 2009

Voilà mon oncle


Au risque de me faire siffler par mon docte lectorat, je dois reconnaître que je n'avais ni lu le roman de Claude Tillier Mon oncle Benjamin, ni vu le film qu'Edouard Molinaro en a tiré sur un scénario d'André Couteaux avec Jacques Brel dans le rôle dudit Benjamin.

Or il se trouve que j'ai mis la main sur un exemplaire de ce roman aux éditions Nilsson, avec des illustrations de Marillac qui ont tout de suite retenu mon attention. Une édition des années 1930, probablement, acheté à petit prix dans une récente foire aux livres anciens à Bayonne.

C'est donc par hasard que j'ai découvert ce roman publié en 1842 sous la forme d'un feuilleton dans le journal L’Association, à Nevers (oui, la ville de la botte... Je crois que cette ville ne se débarrassera jamais de ce cliché !). L'Association était un journal « engagé », dirions-nous aujourd'hui, qui ne ménageait pas ses attaques contre les notables et le clergé. Et cet engagement se ressent dans Mon oncle Benjamin, même si le ton général du roman est tout de même celui de la comédie virant à la tragédie plus que celui du brûlot, même s'il emprunte parfois les chemins du conte philosophique.

Étonnant médecin dix-huitièmiste que ce Benjamin Rathery, révolutionnaire avant l'heure. Bon vivant, philosophe, insolent, Benjamin vitupère les privilégiés jusqu'aux têtes couronnées les plus hautes (oui, celle d'un certain roi Louis), les pratiques sociales comme les mariages de raison ou d'affaires préférés aux mariages d'amour, les charlatans, la boucherie de la guerre. Coureur de jupons, il brûle pourtant d'amour pour une seule jeune fille, qui sait résister de mille manières à ce médecin à la réputation un tantinet paillarde.

Je n'en dévoilerai pas plus l'intrigue, mais je recommande aux esprits curieux ce roman qui mériterait d'être mieux connu. Ces esprits curieux pourrton profiter de la récente réédition du roman aux éditions Pollagoras (2007, ISBN 978-2-916818-05-4).

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