mercredi 21 mai 2008

Giacomo contre les Mongols


D
isques, livres, films, tarots, Casanova a inspiré bien des « produits dérivés », comme diraient les loups de la mercatique. Il a même inspiré un jeu vidéo, Casanova – Le duel de la rose noire (développement et édition Arxel Tribe, 2001).

Inspiré de loin, précisons-le d'emblée. Ce jeu propose au joueur d'incarner un Vénitien, grand séducteur et pas manchot quand il s'agit de manier l'épée, déjouant un sombre complot (est-il des complots lumineux ?) visant à livrer la Sérénissime à un non moins sombre ennemi. Un ennemi plutôt inattendu, puisqu'il ne s'agit ni plus ni moins que des Mongols, arrivés jusque là dans les navires de leur flotte...
Ah, j'en entends qui toussent. De saisissement, peut-être. Je peux comprends, j'ai toussé, moi aussi. De saisissement.

La première stupeur passée, et bien revêtu de votre costume casanovien, vous voici parti dans les rues et les palazzi de Venise, courtisant une jeune femme ici, affrontant un aristocrate en duel là. Le jeu est construit autour d'énigmes, surtout dans sa première partie, et d'affrontements à l'épée ou à l'arbalète (tiens, j'en entends encore qui toussent), surtout dans la deuxième partie.

Si le rendu visuel est plutôt saisissant – dans le sens positif du mot -, et si le jeu ne souffre pas, avec un ordinateur d'aujourd'hui, de la lenteur dont il souffrait avec une machine standard lors de sa sortie il y a plus d'une demi-douzaine d'années, ce Duel de la rose noire reste un jeu inégal, où les énigmes sont trop peu nombreuses pour donner un vrai sel à l'aventure et où les commandes peu ergonomiques, au clavier et à la souris, rendent les scènes d'action peu plaisantes.

Le jeu vidéo est un univers dont je suis très peu familier et très peu friand. Mais ma curiosité est un vilain défaut que j'assume. Ce jeu, acheté d'occasion, ne m'a coûté que quelques sequins. Ni coup de cœur, ni coup de gueule, il m'a permis d'explorer un univers casanovien étonnant.


* * * * *

Si vous souhaitez en savoir plus, parcourez ces trois critiques détaillées, une en français (ici), deux en anglais (ici et ), dont j'ai pu constater que leurs auteurs partageaient mes vues sur ce jeu..


* * * * *

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Très "Castelvania" dans le design, j'ai l'impression... Mais comme le monsieur de la jaquette est sexy, on ne va pas s'en plaindre ^o^

Au moins, à la fin, vous avez réussi à empêcher l'invasion mongole, ou pas ? XD *pardon*

Monsieur de C a dit…

Les Mongols ne passeront pas par Venise ! Il ne manquerait plus que ça. ;-)

Je crois que j'aurais été moins estomaqué si, à la place des Mongols, les créateurs du jeu s'étaient contenté des Turcs, adversaires séculaires des Vénitiens.

Anonyme a dit…

Toute la question est de savoir : savaient-ils au moins que les Turcs étaient les adversaires séculaires des Vénitiens ?... *en mode "mauvaise langue"*

Élisabeth a dit…

Des Mongols à Venise?
Intéressant comme concept!
J'espère qu'ils n'ont pas trop noyé de chevaux en venant!

Monsieur de C a dit…

à Andromède : je ne me permettrai pas d'être aussi mauvaise langue que vous. La mauvaise langue, ce n'est pas mon genre. Ou alors si peu... ;-)

Monsieur de C a dit…

à Elisabeth : ils n'ont pas noyé de chevaux puisqu'ils sont venus... en bateaux volants, si l'on en croit l'introduction du jeu. Les concepteurs devaient fumer un drôle de tabac... et pas que du turc ! :o)

abdul666 a dit…

Des bateaux volants au temps des tricornes (les modèles du wargame sont directement inspirés de propositions d’époque ‘authentiques’, d’un Père jésuite je crois)? Voici une idée typiquement «Lacepunk» (l’équivalent du Steampunk = Victorian Science Fiction, mais 150 ans plus tôt; la BD Empire relève du même genre mais est –hélas-située à l’époque napoléonienne: comme si Dupleix et de Bussy n’auraient pas eu l’usage de tanks à vapeur et de dirigeables!).

Dans la tétralogie de Greg Keyes L'Age de la Déraison, que votre goût de l’historicité soit satisfait, ce sont bien les Turcs qui envahissent Venise. Eux aussi à bord de vaisseaux volants, il est vrai… (le cycle appartient toutefois au Fantastique, non à la Science Fiction, puisque ce sont des ‘esprits’ qui soutiennent et propulsent les aéronefs).

Monsieur de C a dit…

Merci pour ces liens qui retiennent ma curiosité !